Selon le communiqué de la Présidence, le chef de l'Etat a enjoint le gouvernement à «ne ménager aucun effort pour la généralisation de l'enseignement et de l'usage de tamazight, conformément à la lettre et à l'esprit de la Constitution». Le projet de loi organique relatif à la création de l'Académie de la langue amazighe «est à un stade avancé». Le gouvernement est invité officiellement à «hâter sa présentation au Parlement». «Le président Bouteflika a invité le gouvernement à hâter la présentation au Parlement du projet de loi organique relatif à la création de l'Académie de la langue amazighe, sachant que ce projet de loi organique est déjà à un stade avancé de préparation», indique un communiqué de la présidence de la République, rendu public à l'issue de la réunion du Conseil des ministres, tenue hier à Alger. Figurant parmi les demandes des militants de la cause amazighe depuis plusieurs années, la création de cette structure est une disposition de la Constitution amendée en 2016, qui a élevé tamazight au rang de langue nationale et officielle. Ce texte prévoit la création de l'Académie algérienne de la langue amazighe. La Constitution amendée stipule, rappelons-le, dans son article 4 que «tamazight est également langue nationale et officielle et que l'Etat œuvre à sa promotion et à son développement dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national». Selon le communiqué de la Présidence, le chef de l'Etat a enjoint aussi le gouvernement de «ne ménager aucun effort pour la généralisation de l'enseignement et de l'usage de tamazight, conformément à la lettre et à l'esprit de la Constitution». En décembre dernier, plusieurs régions du pays, notamment la Kabylie, ont connu une forte mobilisation populaire durant laquelle les manifestants ont exigé la généralisation de l'enseignement de la langue amazighe à travers tout le territoire national. Cette mobilisation a été suscitée par le rejet, à l'APN, d'un amendement introduit dans le projet de loi de finances 2018 par la députée du Parti des travailleurs, Nadia Chouitem. Ce dernier vise, particulièrement, à contraindre le gouvernement à dégager des financements pour généraliser l'enseignement de la deuxième langue nationale et officielle du pays. C'est surtout la réponse méprisante de la commission des finances et du budget de l'APN qui a provoqué cette colère de la population, en particulier les étudiants et les collégiens. Yennayer sur la liste des fêtes légales du pays Le pouvoir a vite réagi pour tenter de contenir cette protestation. C'est ainsi que le chef de l'Etat avait annoncé, en Conseil des ministres, la consécration de Yennayer comme fête nationale et officielle. Célébré, le 12 janvier dernier, cette fête est introduite officiellement dans la liste des fêtes légales, après amendement de la loi de juillet 1963, dont le projet vient d'être adopté par le Conseil des ministres. Ce projet de texte devra être soumis au Parlement pour examen et adoption. L'inclusion de Yennayer dans la liste des fêtes légales marque la consécration du caractère national d'un référent identitaire et culturel du peuple algérien. «Cette mesure, comme toutes celles déjà prises au profit de notre identité nationale dans sa triple composante islamique, arabe et amazighe, confortera l'unité et la stabilité nationales, alors que des défis multiples internes et régionaux nous interpellent», avait précisé, en décembre dernier, le président de la République.