Liberté d'expression dites-vous ? La chancellerie a finalement bien fait de lancer, ces derniers temps, un débat d'actualité lié aux droits de l'homme et, subséquemment, au rôle de la justice dans leur promotion à l'aune des réformes introduites dans le secteur judiciaire. Secteur judiciaire ne rime pas avec pouvoir judiciaire. Certains magistrats ont tout à fait raison de le souligner mais, comme diront certains, les lois jusque-là promulguées, pour révolutionnaires qu'elles soient, ne se mesurent qu'à travers leur application, quand bien même les justiciables, nombreux à travers l'Algérie, n'ont cessé d'interpeller les responsables concernés sur le calvaire qu'ils endurent concernant des affaires qui durent depuis des années. Faut-il prendre comme exemple celle qui a défrayé la chronique locale, s'agissant d'un litige foncier qui dure depuis 32 ans et qui a valu,après une dénonciation, la prison à une greffière, accusée de corruption ? L'affaire, par certains de ses aspects, reste entourée d'opacités car les sources qui devraient générer un éclairage à l'intention de l'opinion publique locale sont hermétiques et gare à l'inviolabilité du secret car, comme un épée de Damoclès, un autre article de loi, celui lié à l'article 144 bis, risque de s'abattre sur celui ou celle qui ose défier l'ordre établi. La presse a toujours bon dos dans ces cas, bien qu'ici et là, comme le suggère le conférencier du jour, par ailleurs président de la Cour de Tiaret, M.Mohamed Rouabhi en l'occurrence, « Il n' y a entre la liberté d'expression et la diffamation qu'un trait ». Pour le dépasser, il faudrait soit être un téméraire, soit bénéficier comme on dit « de fuites informationnelles organisées ». Le débat, il est vrai, ne fait que commencer. Pupilles de l'Etat Unis...dans la misère Fati et Kader souffleront, dans quelques semaines, en février prochain, et à deux jours d'intervalle, leurs trente neuf années respectives, dont celles de vingt deux d'une vie conjugale toute faite de misère sociale et d'une détresse humaine qui ne semblent émouvoir personne. Même pas la direction de l'Action sociale, institution devant théoriquement leur venir en aide, à défaut de les soutirer de leur condition de vie dramatique. Fati, pas plus haute que trois pommes et des rides qui trahissent ses jolies yeux, en dépit d'un sourire trompeur, ne semble plus faire cas de son statut de pupille de l'Etat, engagée malgré elle dans les dédales d'une vie dure qui se répercute par ricochet sur ses quatre bambins, dont l'aîné est aujourd'hui âgé de 21 ans. Mariée à une pupille de l'Etat comme elle, par l'Action sociale, Fati avait pris le pli de vivre les jours comme ils viennent, mais semble, à mesure que le temps passe, réaliser son drame et celui de sa petite famille, condamnée à vivoter avec ce maigre salaire de 3 000 dinars et les subsides de ses concitoyens. Fati, soustraite à la vie car enfant assistée, n'exprime pourtant pas le voeu de décrocher la lune, mais seulement un salaire à la mesure de son labeur pour vivre dans la décence, loin des regards et des médisances. La vie est dure et ne semble pas faite pour les faibles, pense-t-elle dans son for intérieur. Son logement, octroyé dans le cadre du social, elle a dû l'échanger contre un misérable cloaque pour faute de paiement de loyer. Dans ce misérable réduit, Fati et les siens sont devenus comme des reclus. Il n' y a ni gaz, ni électricité, ni considération. Juste 3 000 dinars pour six personnes sensées être protégées par l'Etat. Mais la réalité reste pour eux d'une cruauté sans égale. Solidarité : Une unité de la DAS au secours des SDF La direction de l'Action sociale, en dépit des moyens insuffisants, nous rappelle une source officielle, vient de décider de la « mise en place d'une unité opérationnelle chargée de recueillir les SDF disséminés à travers la ville ». L'opération, pour salutaire qu'elle soit, mérite pourtant un peu de sérieux et de coordination entre les services étatiques concernés : collectivités locales, Croissant rouge algérien et même des bénévoles pour que l'expérience de l'année passée ne se reproduise pas. Celle-ci tourna carrément à l'échec car, faut-il le souligner, la fébrilité des uns ajoutée à l'inexpérience des autres n'a pas valu l'atteinte de l'objectif recherché. Par moyens, les responsables ont clairement spécifié la demande liée au transport.