Hier matin, une cinquantaine de chefs de familles, représentant les sinistrés des dernières intempéries, ont observé un sit-in devant le siège de la Daïra d'Oran. Ces derniers sont les habitants du vieux bâti de la ville. Des familles qui attendent depuis des décennies d'être relogées et qui vivent dans la menace permanente de se réveiller un matin d'hiver sous les décombres d'un immeuble effondré. Sur place, devant la porte de la Daïra, des habitants des Planteurs, du Ravin de Ras El Aïn et du vieux quartier Edderb, espéraient être reçus par le chef de Daïra. Le sit-in a été pacifique mais les sinistrés n'ont pas cessé de crier leur droit à un logement convenable, digne d'un être humains. « Nos habitations ont été envahies par les eaux et ensevelies par la boue », déclare un sinistré du ravin de Ras El Aïn avant d'ajouter : « ce n'est qu'hier que nos femmes et nos enfants ont rejoint ce qui nous sert de domicile mais qui est loin d'être convenable, même pour des animaux. Au moment où il pleuvait, j'ai été, comme mes voisins, dans l'obligation de les évacuer de peur que l'inondation ne prenne de l'ampleur et de ne pouvoir les faire sortir par la suite. » Effondrement partiel De son côté, une femme dira qu'un effondrement partiel, le énième du genre, a été enregistré dans l'appartement qu'elle occupe dans un immeuble menaçant ruine, du quartier Edderb. « Les pompiers sont venus comme d'habitude, ont fait le constat et sont repartis. Il faut toujours qu'il y ait des morts pour que les autorités locales réagissent », constate-t-elle avec dépit. Ces personnes ont notamment contesté le fait que durant les dernières averses et malgré les effondrements et les inondations enregistrés dans leurs habitations, les autorités locales ne se soient pas manifestés, ne serait ce que pour s'enquérir de leur devenir en pareille situation. Le rassemblement a duré toute la matinée d'hier, sous l'œil des éléments du service d'ordre, en prévision d'un éventuel débordement. Les sinistrés protestataires sont repartis espérant que le temps soit plus clément pour eux, car les logements qu'ils attendent ne sont pas prêts de leur être livrés.