Une centaine de personnes, en majorité des femmes mères de familles, ont observé, hier matin, un sit-in de protestation devant le secteur urbain El Hamri. Ils ont protesté contre le relogement des familles habitant des maisons de fortune sur le 4ème boulevard périphérique. « Nous redoutons d'être encore une fois oubliés par les autorités locales et que les logements qui devaient nous être destinés profitent à d'autres, à des gens qui sans scrupules créent les bidonvilles et la ceinture de misère à Oran », diront les protestataires. Une mère de famille criera : « nos maisons sont en péril, nous avons été recensés par les différentes commissions et attendions d'être relogés et voilà qu'on apprend que la priorité a été accordée aux habitants des bidonvilles et des fermes sur le 4ème boulevard périphérique en prévision du GNL16. Fallait-il qu'on soit aussi futé que ces familles là et nous installer sur ce boulevard pour être relogés ? » Un habitant d'un haouch de la rue Chennoune El Houari sera encore plus agressif dans ces propos : « hier, il y a eu un effondrement dans notre bâtisse qui tombe en ruine, nos vies n'ont- elles pas de valeur ? L'image d'Oran est-elle plus importante que des vies humaines ? Nous sommes 7 familles dans ce haouch et vivons tous dans la peur de mourir sous les décombres ». Elles sont des milliers de familles vivant dans les mêmes conditions dans ce quartier vétuste et dans d'autres de la ville d'Oran. Elles espèrent toutes être relogées et avaient grand espoir en apprenant que 1800 logements sociaux seraient disponibles et seraient distribués d'ici la fin de l'année. Toutes ces familles se sont senties menacées en apprenant le déroulement de la dernière opération de relogement ayant touché 59 familles des trois différents sites sur le 4ème boulevard périphérique. Pour les familles ayant observé le sit -in, le délégué du secteur urbain a expliqué que le relogement des 59 familles a été fait dans un cadre spécial et que cela ne pourra toucher le cadre du vieux bâti pour lequel un programme spécial est prévu. Le délégué a tranquillisé les protestataires qui se sont dispersés en fin de matinée. Relogements sous haute tension L'opération de relogement des familles résidant dans trois sites détruits mercredi passé sur le 4ème BD périphérique a donné lieu à un mouvement de protestation et à l'arrestation de 6 personnes pour le fait que 14 familles se sont retrouvées sans toit car exclues du programme. Un dispositif impressionnant des forces de l'ordre a été mobilisé. Dans une ferme prés de haï Daya, un père de famille, exclu du relogement, a tenté de s'immoler avec ses trois enfants qu'il a aspergés d'essence. Certains bénéficiaires ont été relogés dans la commune de Sid Chami et à Bouamama, 40 familles dans les logements sociaux à Chehairia et six à haï El Naib dans la commune Misserghin. 10 autres familles qui habitaient des maisons précaires dans une ferme à Bahi Amar et 3 dans une autre ferme à l'entrée de douar Es-Senia ont été relogées dans cette dernière localité.