Les ennuis s'accumulent pour l'ancien président français, Nicolas Sarkozy. Moftah Missouri, ancien interprète et conseiller de Mouammar El Gueddafi, a confirmé sur l'antenne de la radio RFI le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy de 2007. Pour lui, le lien entre les deux camps date de leur première rencontre en 2005, Nicolas Sarkozy était alors ministre de l'Intérieur. Les questions d'argent interviennent plus tard, fin 2006, comme le rapporte un document officiel libyen, la note des renseignements publiée par le site Mediapart et que l'ancien président français dit être un faux. Mais pour Moftah pas de doute, le document est authentique. L'ancien proche d'El Gueddafi a accusé en outre l'entourage de Sarkozy d'avoir servi d'intermédiaire aux transactions et affirmé l'existence d'«un autre document qui prouve que l'ancien président français a reçu au moins 20 millions d'euros» du leader libyen. Un autre acteur peut encore enfoncer davantage l'ancien président français. Il s'agit de Seïf Al Islam, le fils de Mouammar El Gueddafi. Il y a quelques jours, il a confirmé à Africanews détenir des preuves contre Nicolas Sarkozy et son entourage. Il a demandé d'ailleurs à être entendu par la justice française. Pour de nombreux observateurs, Nicolas Sarkozy est désormais dans de sales draps. L'enquête qui le vise s'est accélérée mardi dernier avec son placement en garde à vue avant sa mise en examen le lendemain. Les juges disposent d'éléments troublants sur de possibles flux financiers impliquant des protagonistes liés au régime de l'ancien leader libyen Mouammar El Gueddafi et des personnalités de son ancien entourage. Outre Nicolas Sarkozy, plusieurs proches de l'ancien président sont en effet dans le viseur de la justice. L'ancien secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, a été mis en examen pour «faux, usage de faux» et «blanchiment de fraude fiscale en bande organisée». En cause, un virement suspect de 500 000 euros que l'ex-ministre de l'Intérieur a justifié par la vente de tableaux à un avocat malaisien. Mais ces explications n'ont pas convaincu la justice. L'intermédiaire Ziad Takieddine est lui aussi mis en examen dans cette affaire, poursuivi pour «complicité de corruption», «trafic d'influence» et «détournement de fonds publics». L'homme d'affaires franco-libanais a affirmé fin 2016 à Mediapart avoir versé en 3 fois la somme de 5 millions d'euros à Claude Guéant. Des valises d'argent remises à la demande de Abdallah Senoussi, l'ex-patron du renseignement libyen sous Mouammar El Gueddafi, selon Ziad Takieddine. Entendu par la justice à la suite de ces déclarations, il a confirmé l'intégralité de ses propos. Un autre homme, peu connu du grand public, intéresse également la justice. Il s'agit de l'homme d'affaires Alexandre Djouhri. La justice française souhaite également interroger dans le cadre de cette affaire Bachir Saleh, qui a été blessé par balle fin février en Afrique du Sud.