L'ex-président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont, a été arrêté hier par la police à la frontière allemande à bord de son véhicule, au moment où il arrivait du Danemark. L'ex-président catalan souhaitait rejoindre la Belgique. Espagne De notre correspondant Le juge espagnol Pablo Llarena, chargé d'une enquête pour «rébellion, sédition et malversations de fonds» présumées, a émis ou réactivé vendredi des mandats d'arrêt européens et internationaux contre six dirigeants indépendantistes pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne, dont l'ex-président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont. S'il regagne l'Espagne, il pourrait encourir une peine pouvant aller jusqu'à 30 ans de prison. Carles Puigdemont s'était rendu en Finlande ce week-end pour s'entretenir avec plusieurs députés et donner une conférence à l'université d'Helsinki. Il était déjà allé au Danemark en janvier sans être inquiété, ainsi qu'en Suisse en mars. Puigdemont a annoncé son retour vendredi, mais ses allées et venues étaient inconnues. Jaume Alonso-Cuevillas, l'avocat de Carles Puigdemont, a par ailleurs confirmé sa détention par la police allemande. «Samedi, la police finlandaise a indiqué avoir demandé des précisions à Madrid sur le mandat d'arrêt international visant l'ex-président catalan, affirmant qu'elle ne l'appliquerait pas tant que le parquet finlandais n'aurait pas reçu les informations demandées», souligne-t-il. «Si Carles Puigdemont réside en Belgique et qu'un mandat d'arrêt international est émis, la police devra l'interpeller pour un interrogatoire. Mais cela ne signifie pas qu'il sera extradé. Le juge d'instruction et la chambre du conseil devront en décider. Les faits reprochés à Carles Puigdemont ne sont pas punissables en Belgique», ajoute son avocat. La Catalogne a replongé dans l'impasse politique samedi après l'échec de l'investiture à la présidence régionale de Jordi Turull, incarcéré la veille lors d'une offensive judiciaire contre le noyau dur des dirigeants indépendantistes. Le juge espagnol Pablo Llarena, chargé de l'enquête sur la tentative de sécession d'octobre, a inculpé 25 responsables séparatistes, dont 13 pour «rébellion», et a envoyé en détention préventive 5 indépendantistes, dont Jordi Turull, élevant à 9 le nombre total de responsables politiques indépendantistes incarcérés. Une infraction passible d'un maximum de 30 ans de prison.