Un employé de la poste de Aïn El Hammam, à cinquante kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, a failli être touché par des briques tombées de la toiture, dimanche matin. Il a échappé de justesse. Alors que les guichetiers s'apprêtaient à se mettre au travail, une partie du plafond de la structure d'Algérie Poste s'était abattue derrière eux, manquant de les blesser. Des gravats jonchaient le sol recouvert d'une mare d'eau. Pour protester contre ces conditions de travail, jugées inacceptables et dangereuses, les employés se sont mis en grève lundi matin, n'effectuant que le service minimum. Le plafond en plaques de plâtre dégoulinait de partout, menaçant de s'effondrer à tout moment. Les pieds dans l'eau, les employés s'appliquaient à protéger leurs micro-ordinateurs. Une bâche étendue d'un côté du comptoir recouvrait quelques appareils, alors qu'une dizaine de bassines étaient disposées derrière le comptoir pour recueillir l'eau et limiter de la sorte cette inondation qui n'avait épargné ni le hall d'attente ni les bureaux. Par ailleurs, le courant électrique a été coupé pour éviter des courts-circuits qui endommageraient les machines. La vétusté du bâtiment, datant de l'ère coloniale, a finalement montré ses limites face aux intempéries qui se sont abattues sur la région ces dernières semaines. Imbibés d'eau, les murs supportant la toiture ont été fragilisés et risquent de s'effondrer. Même si le temps semble s'améliorer, personne ne croit que le danger est écarté. Des mesures d'urgence doivent être prises pour éviter un accident dont on n'ose pas imaginer les conséquences. En attendant, les usagers de la poste du chef-lieu se rabattent sur l'agence de Aït Sidi Saïd. Cependant, les deux employés qui y travaillent ne pourront pas, à eux deux, malgré toute leur bonne volonté, faire face à cet afflux.