La raison, leur bâtisse est dans un état de dégradation très avancé et une partie s'est effondrée alors que la seconde risque de s'abattre sur les locataires à tout moment. De visu, la cage d'escalier est complètement délabrée et les murs de soutènement ne tiennent plus sur les piliers ravagés par l'humidité. Les quelques marches qui mènent à l'étage sont érodées. Pour les emprunter, il faut raser le mur et monter sur la pointe des pieds. Inutile de s'appuyer sur la rampe en fer forgé, celle-ci ne tient plus. Quant à la toiture de l'immeuble, elle est quasiment inexistante. Les dernières averses qui se sont abattues sur la capitale ont eu raison d'elle et ont inondé la totalité des appartements qui abritent les 15 familles présentes sur ce lieu sinistre. Selon Mohammed, un locataire, cet immeuble a fait l'objet de trois expertises de la part du CTC en 2003, 2007 et 2010. « Les experts l'ont classé zone rouge vu le risque d'effondrement auquel il est exposé », dira-t-il. « En 2010, les responsables locaux se sont déplacés sur les lieux, ont fait leur constat, recensé le nombre de familles et nous ont promis le relogement dans les plus brefs délais », a-t-il ajouté. « Depuis, rien n'a été fait », s'est plaint ce père de famille. « Suite à l'écroulement partiel de la cage d'escalier, nous avons saisi les autorités locales, mais rien n'a été accompli jusqu'à présent », disent les locataires, ajoutant qu'ils sont « exposés à un danger permanent ». Ces habitants, qui ont longtemps pris leur mal en patience, tirent la sonnette d'alarme. « Où allons-nous comme ça ? », s'est interrogée une mère de famille. « Nous passons des nuits blanches. Le moindre bruit sème la panique », dira-t–elle. Sa voisine de palier passe la nuit chez des voisins du quartier. Son appartement s'est écroulé. Il est devenu un véritable chantier à ciel ouvert. Aussi, dernièrement, deux fillettes, qui jouaient sur le palier, ont été surprises par l'effondrement de la toiture extérieure. Les débris de briques et de plâtre sont encore sur le parquet vétuste de ce qui reste de cet immeuble dont la construction remontre à l'année 1816. « Nous n'avons pas où aller, il est plus qu'urgent, aujourd'hui, que les autorités locales nous prennent en charge. A cause de la fragilité des fondations, de nombreuses personnes sont en danger », dira-t-elle. La décision de relogement revient au wali d'Alger Pour sa part, M. Nacerdine Zenasni, P/APC de Sidi M'hamed, n'a pas caché son désarroi vis-à-vis de la situation alarmante que vivent les locataires du 21, rue des Frères Mansour. « Je me suis déplacé sur les lieux, et j'ai invité les locataires à quitter l'immeuble et à s'installer provisoirement chez des proches en attendant leur relogement très prochainement », dira-t-il. « Je n'ai pas de centre de transit ni de chalets à ma disposition pour les placer en attendant leur relogement définitif », avoue le même responsable. Selon lui, les locataires se sont entretenus avec le wali délégué qui les a rassurés. « Celui-ci a même envoyé une commission pour enquêter sur l'état des lieux et a de suite reconstitué les dossiers administratifs desdits locataires », a souligné M. Zenasni. Et d'ajouter : « l'APC a fait son travail de recensement, il reste maintenant la décision définitive du wali qui doit décider du transfert immédiat de ces citoyens en danger ». Dans ce contexte, il a indiqué que la commune de Sidi M'hamed compte actuellement 36 immeubles qui menacent ruine, auxquels s'ajoutent, dira-t-il, « plus de 100 expulsions par décision de justice, qui ont été recensées dans cette même commune ».