M. Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique était à Annaba il y a quelques jours. Il est arrivé sans tambour ni trompette, incognito, pour une visite de travail et d'inspection. A l'université Badji Mokhtar où il s'était rendu et à la résidence universitaire de Sidi Achour qu'il a inspectée, il n'a trouvé aucun responsable. Des sources crédibles ont affirmé que le ministre a réagi aux nombreuses lettres de dénonciation lui parvenant régulièrement sur les anomalies dans la gestion de ses institutions à Annaba. Sont particulièrement ciblées, les inégalités entre enseignants et étudiants toutes facultés confondues, le favoritisme dont celui appliqué en matière d'octroi des bourses. En fait, l'attention du ministre aurait été attirée sur une université de Annaba fonctionnant à l'aveuglette, sans véritable système de gestion. M. Harraoubia ne s'est pas rendu à la polyclinique dentaire de l'Elisa. Des résidents lui avaient transmis une correspondance. Ils y dénonçaient une injustice dont ils auraient été victimes et qui les aurait privés d'accéder à un autre niveau de leurs études médicales supérieures. Il n'a pas eu la possibilité d'écouter un des maîtres-assistants, qui, après avoir assuré l'intérim de chef de service durant des années, s'est retrouvé évincé au profit d'un autre en provenance de Constantine. Le ministre ne s'est pas interrogé sur ces deux postes de professeurs restés vacants depuis plusieurs années à l'hôpital Ibn Sina. Plusieurs candidatures ont été pourtant déposées. Pôle universitaire d'El Bouni d'un côté, résidence universitaire Sidi Achour (la plus grande de Annaba) de l'autre, le ministre ne pouvait pas aller au-delà de ses capacités physiques. Il lui était impossible de visiter ou d'inspecter en quelques heures une université Badji Mokhtar corsetée dans des règles budgétaires et pédagogiques déresponsabilisantes. En tous les cas, enseignants, étudiants, associations estudiantines et cadres sont, depuis plusieurs mois, vent debout. Ils reprochent à leur hiérarchie des promotions qui escamotent les compétences et influent négativement sur la qualité de l'enseignement. Aussitôt rentré à Alger, M. Harraoubia a constitué une commission d'enquête. Les membres de cette commission sont appelés à se déplacer à l'université de Tébessa d'abord, à Annaba ensuite.