Leïla Touchi fait partie de cette nouvelle génération de comédiennes algériennes au talent avéré, et qui n'hésitent pas à secouer, à chaque fois qu'il le faut, l'ordre établi. Native de Tipasa, Leïla Touchi a à son actif nombre de pièces théâtrales. Elle était ces derniers jours à Oran, où elle a animé un atelier théâtral, avant d'organiser, mardi dernier, un grand spectacle de rue, au niveau de la place du 1er Novembre, qui fut, pour l'occasion, envahie par une foule appréciable. Si la carrière de cette artiste est jalonnée de succès, elle a eu aussi, malheureusement, quelques déboires, dont on ne peut que s'indigner. C'est en effet Leïla Touchi qui s'est fait agresser et harceler, le mois dernier, par de tristes individus qui ne supportaient pas de voir une femme libre exercer son métier de comédienne. Aujourd'hui, nous confie-t-elle, elle va beaucoup mieux «d'autant que mon séjour à Oran m'a vraiment changé les idées», nous dit-elle. Il faut savoir que Leïla Touchi a débuté dans le domaine artistique très jeune. Pour tout dire, c'est à l'âge de 10 ans qu'elle s'est inscrite au conservatoire de musique «El Ismaïlya», encouragée par son père, ainsi que son ami, Nabil Asli. Dans le même sillage, elle a intégré un groupe de fanfares, puis le conservatoire central d'Alger. S'ensuivront, par la suite, beaucoup d'ateliers et de stages liés au 4e art, autant en Algérie qu'à l'étranger. Aujourd'hui, elle est connue pour travailler à la fois pour la Télévision, le cinéma, ainsi que pour le théâtre de rue. «Mon métier, c'est ma passion», nous confie-t-elle. «C'est devenu l'air que je respire. Je le fais avec beaucoup d'amour. Je ne me suis jamais sentie aussi bien qu'au boulot», raconte-t-elle. Il ne faut pas oublier que cette comédienne a à son actif beaucoup de pièces, produites notamment par le TNA (Théâtre national algérien), ainsi que d'autres théâtres régionaux. A titre d'exemple, on peut parler de Nedjma, d'Ahmed Ben Aïssa, Dar El Fourdja, de Brahim Chergui, Rakss maâ Noudjoum, de Souad Sebki, El Khalidet, de Tiyeb Dhimi, El Haïcha, de Mohamed Cherchel. En fait, ce n'est qu'après avoir terminé son cursus universitaire qu'elle s'est mise à travailler avec le TNA, ainsi qu'avec des cinéastes. A la question de savoir quelle est la différence entre jouer pour le théâtre et jouer pour le cinéma, -et s'il s'agit du même plaisir, des mêmes difficultés, de la même passion-, elle nous a confié aimer les deux, cela dit, elle avoue jeter son dévolu sur le 4e art. «Le théâtre est une école, et le plaisir de monter sur scène, on ne le trouve nulle part ailleurs. Personnellement, j'aime beaucoup le cinéma, mais sur scène, je respire !». A propos de cinéma, il faut noter que Leïla Touchi a eu le premier rôle dans le court métrage Freedom, réalisé par un cinéaste tunisien. Un film où elle a partagé l'affiche avec Baya Allouache. Elle a joué aussi dans Qindil El Bahr, de Damien Ounouri, un court métrage qui a eu beaucoup de succès à sa sortie en 2016, et dont la comédienne principale est Adila Bendimred. Concernant ses projets immédiats, on apprendra que Leïla Touchi prépare des événements avec la Télévision pour le prochain Ramadhan. Enfin, comme dit plus haut, ce qui a amené Leïla à Oran ces deux dernières semaines, c'est son projet, avec le TRO, d'organiser un grand spectacle de rue, qui a eu lieu mardi dernier. Son expérience avec ce genre théâtrale remonte à l'année 2011, quand, avec Adila Bendimered, elles ont organisé un atelier de théâtre de rue à Alger. «J'ai participé et j'ai adoré cette expérience». Depuis, assure-t-elle, elle organise très régulièrement ce genre de spectacles sur la voie publique. «Ce qui me plaît dans cette expérience, c'est le plaisir et la surprise qu'on peut offrir aux gens par ce genre de spectacles. Le but est de faire remplir les rues du pays avec l'art et la culture». Pour elle, l'expérience d'Oran a été probante, d'autant que le lundi de la semaine dernière, en guise de répétition, elle et son groupe ont improvisé un petit spectacle de rue à la place du 1er Novembre, et autant dire que la mayonnaise avait pris : en moins d'une heure, une foule de curieux a afflué et a entouré le groupe de comédiens, puis les ont copieusement applaudis. «L'atelier d'Oran est une magnifique expérience, je l'ai fait avec des étudiants plein d'énergie et avec beaucoup de talent et de discipline». Le spectacle joué à la place du 1er Novembre, mardi dernier, s'appelle El Haraz. Il s'agit d'un conte relevant du patrimoine.