Leïla Touchi est une jeune comédienne et actrice algérienne. Ces derniers temps, elle s'est illustrée par une brillante participation dans plusieurs pièces de théâtre. De temps en temps, elle accepte également de jouer dans des feuilletons de télévision. Durant ce mois sacré de Ramadhan, elle s'est distinguée avec une sympathique caméra cachée. Racontez-nous comment s'est faite votre reconversion du théâtre vers la télévision... Cette nouvelle expérience de la caméra cachée est venue comme ça, par hasard. On me l'a proposée juste avant le mois sacré de Ramadhan à une période ou je n'étais pas dans un projet de théâtre. Alors, je me suis dit pourquoi ne pas essayer d'autres registres, tenter une nouvelle expérience, une nouvelle aventure. J'ai déjà participé dans des feuilletons et des sitcoms, mais la caméra cachée, je n'ai jamais pensé un jour à le faire. Le concept m'a plu. J'ai tenté. Je conduisais le taxi et j'ai piégé des gens. Cela m'a permis de jouer plusieurs personnages et aussi faire de l'animation, qui est une toute première pour moi. J'avoue que j'ai appris beaucoup de choses comme dans chaque expérience, mais le théâtre reste ma priorité. Donc, vous préférez le théâtre? J'aime l'actorat en général. J'ai eu des expériences dans le cinéma que j'ai adorées, et j'espère avoir beaucoup plus d'expériences dans le futur. A la télé aussi, j'ai eu pas mal de participations mais le théâtre reste mon école et mon oxygène. Qu'est-ce qui vous déçoit dans le cinéma ? Il n'y a pas beaucoup de productions dans l'année malheureusement. Nous avons un merveilleux pays qui peut produire beaucoup de films. Il y a, également, un problème insupportable pour un acteur en Algérie, c'est le fait que le peu de castings qui se font ici, c'est juste pour la forme. On n'engage jamais les acteurs par leurs compétences, mais plutôt par accointances. Les castings en Algérie, c'est juste pour la forme. On n'arrive plus à comprendre comment se passent les choses ici. C'est le flou total. Aucune norme n'est respectée malheureusement. Les choses doivent vraiment changer pour espérer une évolution dans ce domaine. Notre pays a besoin de ça. La culture est la solution. Que pensez-vous du statut de l'artiste et de sa situation actuellement en Algérie ? Je dirai, mieux qu'avant. Les choses ont commencé à changer petit à petit. Mais cela ne veut pas dire que tout va bien. On attend plus. L'artiste a besoin d'être encouragé et soutenu. Quels sont vos projets ? Je fais du théâtre de rue depuis des années. Je le fais avec mon amie, Adila Bendimerad qui m'a appris énormément de choses, et grâce à laquelle j'ai eu la chance de connaître ce plaisir de jouer dans la rue, près du spectateur et découvrir ce public différent. J'aime tellement ce moment où je prends un sac à dos avec mes collègues. On s'installe et on commence à jouer. Créer la surprise pour des gens qui sont dans la rue. On s'amuse vraiment comme des enfants en jouant dans la rue. J'ai commencé à faire de petites mises en scène, et là, j'ai choisi un conte du patrimoine algérien que j'ai très envie de jouer dans la rue. Je travaille sur ça en ce moment. Je dois remercier, au passage, les responsables du Théâtre national algérien qui m'encouragent et qui se sont proposés de m'aider pour ce projet. Voilà en ce qui concerne le théâtre, mais pour les autres projets dans le cinéma, c'est un peu flou. Rien n'est confirmé pour le moment.