La fin de l'année 2006 sera marquée à Blida par l'hommage rendu, par l'association des Ulémas musulmans algériens de la ville de Blida, au cheikh El Bouleïdi, synonyme, à Blida, de l'appel à la prière. Les Blidéens aiment bien, entre autres habitudes, la présence de l'imam Hadj Mohamed Moussi, surnommé El Bouleïdi, derrière lequel la prière, surtout celle de taraouih, est suivie par un grand nombre de personnes, à Ibn Saâdoun ou dans la grande mosquée El Kaouther durant le Ramadhan. Plus de 70 ans, le regard vif, le pas alerte de celui qui a joué de nombreuses années à l'USMB, El Bouleïdi est natif du vieux quartier de Douirette où il fut l'élève de son propre père pour l'apprentissage du Coran dans une petite école qui existe jusqu'à ce jour et où il reçut l'enseignement de la grammaire arabe de cheikh Zoubir Osmane, décédé depuis peu, et à qui est voué un grand respect. Il a travaillé à la mosquée Essafir d'Alger où il a remplacé Abderrahmane Djillali pour le hadith. Repéré pour sa belle voix mélodieuse, il lui sera proposé un poste à la Grande-Mosquée, mais il rentrera à Blida où il sera nommé hazzab, lecteur de Coran, à la mosquée Hanafi, une des deux plus vieilles mosquées de Blida avec Ibn Saâdoun. Marié en 1952, il aura neuf enfants qui lui voueront un amour sans borne. Très estimé de tout le monde, c'est le meddah Larbi Benachour qui l'emmènera à la radio pour des enregistrements et cheikh El Okbi aimait l'avoir dans son cercle (nadi) « où j'allais souvent et apprenait la rigueur du cheikh El Okbi », dira El Hadj El Bouleïdi. Après l'indépendance, il enseignera à l'Institut islamique existant alors à Blida et fut envoyé dans nombre de pays comme la Tunisie, le Maroc et l'Arabie-Saoudite. Clément et pratiquement timide, on lui connaît nombre d'anecdotes dans le milieu du football où, courant balle au pied et entendant des injures fusant des adversaires et du public, il continuait en demandant à haute voix la miséricorde de Dieu. A la création de radio Bahdja, il lui fut demandé l'enregistrement de l'appel à la prière, celui-là même qu'on entend jusqu'à ce jour. Imam à la mosquée Ibn Saâdoun, cheikh El Bouleïdi emprunte quotidiennement la rue du 17 juin (route du souk) après être passé chez son ami Abderrahmane Khelifa, au boulevard Laïchi Abdallah.