«Djemaï» et, avant lui, «Îmarat hadj Lakhdar», deux séries télévisées qui ont permis aux familles algériennes de savourer ensemble des moments de plaisir. Prime-time qui colle à la réalité algérienne et où nombre de personnes se retrouvent, c'est également le moment où les mères et les grands-mères prennent le chemin des mosquées pour la longue séance des taraouih. «J'aime aller à la mosquée Al Kawther où l'imam El-Bouleïdi nous enchante avec sa voix », dira khalti Zineb, plus de vingt ramadans derrière le même imam, celui-là même qui appelle à la prière sur les ondes de Radio Bahdja depuis la création de cette dernière. Les jeunes filles se rendent visite, mais le mécanisme des sorties familiales a quelque peu cessé. «Beaucoup de monde dehors et puis le portable me permet de garder le contact », est la réponse nette de la jeune Asma. De longues processions de jeunes filles derrière ou devant leurs mères font les grandes surfaces, l'hypermarché Family Shop en premier, à la recherche du produit qui siéra le jour de l'Aïd. Les enfants ne sont pas en reste et c'est l'occasion de rencontres et d'échanges. Les commerçants se frottent les mains, ceux de l'informel en premier. L'abondance des produits made in donne l'occasion de trouver «chaussure à son pied». Pour les étrangers résidant actuellement à Blida, notamment les Chinois et les Turcs, cette présence féminine dans les rues à des heures tardives de la nuit, est une image sympathique et avenante. A la maison, la meïda (table basse) chargée de khebzet ktaief, m'hancha et cigares, permet d'accueillir les invités et ce sont généralement les fiancés, les nouveaux mariés, les familles émigrées venues pour quelques jours, qui apprécieront le goût et la décoration.