Une confrontation entre les différents protagonistes de ce qui est devenu l'affaire cheb Mami aura lieu au cours de la dernière semaine du mois de janvier 2007 au tribunal de Bobigny à l'initiative du juge chargé de l'instruction de ce dossier. Une reporter-photographe avec qui il avait une liaison et qui l'accuse d'avoir voulu la faire avorter « de force » a déposé plainte en 2005 contre cheb Mami pour « enlèvement », « séquestration » et « violences volontaires en réunion ». La jeune femme a été invitée à Alger en août 2004 où, affirme-t-elle, elle aurait été droguée pour subir un avortement. L'affaire implique deux autres personnes : le producteur français de Mami, Michel Lévy, lui aussi incarcéré, poursuivi de complicité, un dénommé Hichem L., placé par le juge d'instruction du tribunal de Bobigny sous contrôle judiciaire. Michel Lévy serait à l'origine du déplacement en Algérie de la jeune femme. « C'est le producteur de cheb Mami qui lui aurait acheté et remis en mains propres les billets pour qu'elle vienne faire un reportage sur un des groupes qu'il produit », rapporte l'hebdomadaire Le Point dans son édition du 7 décembre. Une fois à Alger, à la fin août 2004, c'est un certain Hicham L. qui se serait occupé de la reporter-photographe. Selon les témoignages de l'entourage de la photographe, rapportés par Le Point, Hicham L. « l'aurait conduite dans un bungalow où il l'aurait droguée avec une boisson. Prise d'un malaise, elle aurait alors été conduite de nuit non pas chez le médecin, mais dans la maison même de Mami. Là, au rez-de-chaussée, se tiennent deux femmes et Kader, le bras droit du prince du raï, chargé notamment de sa sécurité. Allongée de force, elle aurait été maintenue au sol et aurait subi durant plusieurs heures une tentative d'avortement ». De retour à Paris, début septembre 2004, la jeune femme constate après une visite chez le gynécologue qu'elle est toujours enceinte. « Une nouvelle que la reporter annonce au manager Michel Lévy tout en lui réclamant 30 000 euros. » « Le manager de Mami aurait signé à la photographe un chèque de 5000 euros ainsi qu'une reconnaissance de dette pour la somme restante, le tout assorti d'une clause qui engage les deux parties à ne pas ébruiter l'affaire », rapporte encore Le Point. De source proche du chanteur, il nous a été affirmé que Mami reconnaît sa responsabilité dans les faits qui lui sont reprochés bien qu'il n'en soit pas l'auteur. L'artiste se trouvait au moment des faits à Oran. De même source, on ajoute que ses collaborateurs lui auraient menti, d'où sa désapprobation lorsqu'il prit connaissance de ce qui s'était passé à son insu à Alger. De même, cheb Mami soutient qu'il ignore tout de la transaction qui aurait été engagée à son insu par son manager Michel Lévy pour que la jeune femme retire sa plainte. « Cela relève du mensonge », nous a-t-il été affirmé, « compte tenu du fait que même si la victime retire sa plainte, l'action pénale, étant déclenchée, poursuit son cours normal ». Par ailleurs, une commission rogatoire devrait être dépêchée à Alger, or il semblerait que les autorités algériennes n'ont, pour l'instant, enregistré aucune demande. A l'issue de la prochaine confrontation des parties, la mise en liberté provisoire de cheb Mami, dans l'attente du procès, serait envisageable en raison du fait que la Cour d'appel, dans son jugement rendu il y a une quinzaine de jours, a considéré que cheb Mami présentait toutes les garanties de représentation et que sa mise en liberté ne troublait pas l'ordre public. Rappelons que cheb Mami, arrêté à l'aéroport d'Orly le 28 octobre est incarcéré, depuis, à la prison de la Santé. Sa défense est assurée par maîtres Aci, Lasbeur et Doubliez.