Le chanteur franco-algérien Cheb Mami est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Bobigny, notamment pour «violences» et «menaces», dans l'affaire de la tentative d'avortement forcé de son ancienne compagne française. Le juge d'instruction chargé du dossier a signé, hier mercredi, une ordonnance de renvoi des quatre hommes mis en examen, dont le chanteur de raï âgé de 42 ans, en fuite en Algérie et qui nie son implication, et son manageur. Le procès pourrait avoir lieu en septembre 2009 si aucun avocat ne faisait appel de l'ordonnance, conforme aux réquisitions prises en octobre par le parquet de Bobigny, en banlieue de Paris. Cheb Mami est accusé de «violences ayant entraîné une interruption de travail de plus de huit jours (30 jours) avec trois circonstances aggravantes (réunion, préméditation et faits commis sur personne vulnérable)», «complicité d'enlèvement et séquestration», «complicité d'administration de substance nuisible» et «menaces et intimidations pour ne pas porter plainte». Il encourt 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende. En été 2005, la victime, une photographe de presse spécialisée dans le raï, avait été droguée et séquestrée dans la villa algéroise du chanteur, où deux femmes et un homme de main auraient pratiqué sur elle un curetage, sans parvenir à leurs fins. Au vu de déclarations du chanteur enregistrées par la victime en novembre 2005, portées au dossier, celui-ci était présent. Mis en examen en octobre 2006, incarcéré trois mois puis libéré après versement d'une caution de 200 000 euros, le chanteur est depuis mai 2007 sous le coup d'un mandat d'arrêt international et Interpol a demandé en janvier à l'Algérie de le livrer à la France.