Après plus de trois mois de détention à la prison de la Santé pour « violence volontaire, séquestration et menace sur victime », cheb Mami a été mis en liberté provisoire hier à 16h30. La décision du tribunal a été rendue dans la matinée, suite à l'appel introduit par la défense. Selon l'un de ses trois avocats, maître Khamed Lasbeur, la caution s'élève à environ 200 000 euros et la libération de cheb Mami s'est faite peu de temps après que le chèque de banque ait été déposé auprès du tribunal. La confrontation de l'accusé avec les protagonistes de l'affaire, durant la semaine écoulée, a permis de déterminer le rôle de chacun, mais le tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis) n'a rendu aucune décision quant à l'éventuel renvoi de l'affaire devant une autre cour. La défense a relevé plusieurs incohérences dans le dossier, notamment le fait que son agent, Michel Lévy, également écroué pour complicité, ne s'était jamais rendu en Algérie. Sans compter le fait que la plaignante a déjà eu recours à la justice pour une affaire similaire qui l'opposait au frère de Hasni où elle avait été déboutée. Interpellé à l'aéroport d'Orly (Paris) le 26 octobre 2006, cheb Mami a vite été mis en examen par une juge d'instruction du tribunal de Bobigny. Idem pour son manager, Michel Lévy. Les deux hommes ont fait l'objet d'une plainte d'une ancienne compagne de Mami, la photographe Isabelle Simon, spécialisée dans la musique raï. La plaignante avait affirmé être partie avec le manager de Mami, Michel Lévy, et avoir été reçue par Kader, le fondé de pouvoir de l'artiste, qui aurait « fait venir deux médecins dans la villa de l'artiste pour un curetage ». Mais la jeune femme revient à Paris où elle accouche d'une fillette, aujourd'hui âgée de huit mois, avant de porter plainte. Juste après sa libération, cheb Mami nous a déclaré hier qu'il était très content et surtout satisfait que la justice ait reconnut en lui « le staut de victime ». Il plaide la bonne foi et « considère que le plus dur est derrière moi. » Il reste convaincu que la justice française va le réhabiliter.