Le sort de près de 400 travailleurs de l'ex-entreprise nationale des corps gras, ce joyau de la région, est toujours en suspens. Depuis sa privatisation, l'usine reste fermée et les supputations vont bon train. Le nouveau propriétaire n'a toujours pas pu entrer en possession de ses biens et les travailleurs n'ont pas perçu leurs salaires depuis huit mois. A qui profite alors ce blocage et qui en est responsable ? Selon la cellule de crise, composée de cinq travailleurs ayant la bénédiction de la majorité de leurs collègues, comme l'atteste une pétition, « Ce sont ceux qui se considèrent à tort comme nos représentants qui en sont responsables, raison pour laquelle nous leur avons retiré notre confiance. Que tout le monde le sache : ces gens là ne représentent qu'eux-mêmes ». Portes fermées Dans le même document, les signataires énumèrent leurs revendications : « Nous avons signé un engagement individuel légalisé où nous acceptons les résolutions du CPE avec paiement des salaires en retard. Nous demandons également au SGP d'installer rapidement le nouveau propriétaire et de permettre les négociations du volet social, entre autres… » Toujours selon les membres de cette cellule, les portes du dialogue, fermées par le syndicat, ont été rouvertes grâce à cette cellule et l'espoir revient aux travailleurs. Ces derniers réaffirment une fois encore ne pas se dresser contre la politique gouvernementale de privatisation, ni de priver le nouveau propriétaire de rejoindre les lieux. « L'obstination de ce soit disant syndicat, qui campe sur une position obscure, qui opte avec entêtement pour la fuite en avant et qui refuse tout dialogue, qui n'a fait qu'embourber notre situation déjà dramatique, prenant en otage les travailleurs, n'est plus reconnu par nous… » A la veille de l'Aïd, des centaines de pères de famille sont toujours dans l'expectative…