Ce qui n'était qu'une rumeur, il y a déjà un peu plus d'une année, à Adrar, notamment dans les milieux religieux, vient de devenir officiel. Il s'agit d'une fatwa qui autorise le citoyen de la couche sociale moyenne de contracter un prêt ou un crédit bancaire. C'est dans sa zaouïa el madrassia de Tasfaout, localité située à 30 km au sud d'Adrar, que cheikh Moulay El Hadj de Tasfaout, en présence de ses invités composés de chouyoukh, tel que Moulay Touhami El Guitani de la zaouïa de Ouguedim, les cheikhs de Sali, de Timimoun, du directeur des affaires religieuses, de professeurs universitaires, de directeurs de banque, de notables de la région, d'étudiants, de la télévision régionale de Béchar et de la radio locale d'Adrar. Cette fatwa considère caduc le remboursement d'une dette avec son intérêt (riba) lorsqu'il s'agit de prêts bancaires pour l'octroi d'un logement, d'un véhicule ou de certains objets ou ustensiles nécessaires au quotidien d'un citoyen de faible revenu ou qui ne possède pas les moyens financiers voulus. Pour ce théologien, seul les métaux précieux, tels que l'or, l'argent, les denrées alimentaires comme le sucre, les céréales sont frappées d'interdiction. Toute personne ayant le droit d'avoir un minimum de moyens pour vivre décemment. Les débats ont enregistré une faible opposition à cette théorie. On notera celle d'un professeur d'université qui affirme que le Coran a clarifié et tranché la question. Celle aussi, à distance, du doyen des oulémas de Tidikelt, le cheikh Bey d'Aoulef qui dénonça plus tard cette fatwa. A cette réaction négative du cheikh Bey, Moulay El Hadj proposa lors d'une confrontation (manadhara) avec celui-ci.