Le commerce et l'environnement. Deux thèmes observés à la loupe par les ministres arabes de l'Environnement lors du 18e conseil qui a débuté hier à l'hôtel Hilton à Alger sous l'égide de la Ligue arabe. Deux thèmes antagonistes, pourrait-on penser. Imbriqués, le commerce et l'activité industrielle qui en découlent doivent s'adapter aux exigences environnementales. L'un et l'autre doivent trouver ce terrain d'entente qui permettra à chaque Etat d'engager son économie et de dégager un profit en ménageant les écosystèmes qui l'avoisinent. Difficile mariage mais qui s'impose en ces temps de bouleversement climatiques et de croissance de la pauvreté. L'exemple de la désertification est édifiant et a fait prendre conscience que la mondialisation devait se faire en accord avec les règles régissant l'environnement. Le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem, inaugurant le conseil, au côté du ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Chérif Rahmani, conviendra qu'il faut « intégrer au sein de l'OMC le principe de commerce équitable », tout en s'attachant à une gestion rigoureuse « des ressources énergétiques au profit de l'environnement pour éviter la pollution ». Il ajoutera à cet effet que le secteur privé peut s'avérer l'élément propulseur mais qu'il convient d'y intégrer les questions écologiques. « Ce sera l'accomplissement réel et effectif de l'initiative arabe dans le développement rural », commente le chef du gouvernement. Une autre initiative qui pourrait être couronnée de succès concerne le satellite arabe d'observation de la Terre. En projet depuis 2005, A. Belkhadem a rappelé, hier, qu'un « satellite de surveillance du globe permettra de récolter des informations d'une grande importance quantitative mais également qualitative, informations qui permettront de prendre de bonnes décisions au moment opportun ». La désertification, la pollution, le manque d'eau et la sécheresse, la détérioration des sols sont des problèmes communs à de nombreux pays, mais les Etats arabes sont autant concernés que leur situation géographique et les climats sous lesquels ils vivent sont propices à l'ensemble des fléaux connus. Repris en trombe par tous les intervenants tels que le président de l'Autorité de la météorologie et de l'environnement d'Arabie Saoudite,également président des Conseils des ministres arabes chargés de l'environnement , Turki Ibn Nacer Ibn Abdelaziz, ces fléaux sont en rapport direct avec l'exode rurale et l'émigration. En plus de la thématique retenue pour ce conseil des ministres arabes de l'Environnement, d'autres aspects seront aussi considérés tels que « la poursuite de la mise en œuvre du programme d'action 2006-2007, le règlement intérieur de l'Union arabe des aires protégées, les questions financières et budgétaires et la préparation de la 15e session de la Commission du développement durable des Nations unies qui se fera sous la présidence du Qatar », a précisé Abdelaziz Belkhadem.