L'Aita El Djazaïr ou Association algérienne des technologies de l'information, a organisé hier, une conférence de presse à l'hôtel Hilton, avec pour thème le «e-gouvernement en Algérie.» Plusieurs experts se sont relayés pour évoquer les expériences de certains pays en matière de e-gouvernance, notamment la France. Le chantier du e-gouvernement est financé par l'argent public, il doit donc être servi par de bonnes pratiques, libres, disponibles et partageables, ont insisté les experts. Certains programmes destinés à l'informatisation poussée de certains ministères, ont été achevés à 90%. Enfin, les experts ont déploré que l'expérience arabe dans le domaine du e-gouvernement soit inexistante, et que seule celle des pays scandinaves pourrait être prise en considération par notre pays. Aussi, et tout en reconnaissant que la construction du e-gouvernement demeure encore à l'état embryonnaire en Algérie, beaucoup ont appelé à créer des îlots de numérisation. C'est-à-dire arracher des succès partiels en lançant le e-commerce ou le e-banking... Par ailleurs, l'on a fait savoir que le bilinguisme ne constitue en rien une entrave au projet du e-gouvernement. Prenant la parole, le professeur Youcef Bentalecheta, expert international et conseiller à l'ONU, s'est penché sur le développement de l'administration électronique en Algérie. Selon lui, les ressources humaines viennent en tête des recommandations oeuvrant à encourager l'Etat numérique. Arguant que l'on peut tout acheter sauf les systèmes d'information, justement là ou intervient le savoir-faire des hommes. Comme ses confrères, il dira que l'instauration du e-gouvernement requiert un consensus citoyen. En ce sens que l'administration en ligne ne se fait pas en comité restreint, voire elle n'est pas l'affaire de spécialistes mais requiert la collaboration de tous les citoyens afin qu'elle soit pérenne. Le conférencier a, en outre, fait savoir que les pays émergents ne consacrent pas assez de temps à l'étude avant de lancer leurs chantiers portant modernisation de l'Etat, alors qu'il leur est loisible, a-t-il enchaîné, de faire appel à des sociétés d'étude extérieures. D'autres participants ont, enfin, appelé à la création d'un observatoire de la e-gouvernance en Algérie.