« J'ai été agréablement surpris par un fait qui est fort rarissime ailleurs, pour ne pas dire inexistant », a déclaré Mohamed Touati, directeur de la planification du ministère de l'Education Nationale, qui visitait les établissements scolaires de Tindouf. Ce cadre faisait allusion à l'implication des parents et, en particulier, au président de l'association des parents d'élèves qui anime le club de dessin de l'école Brik-Salama. Cette école a aussi sa petite troupe théâtrale mise sur pied par un enseignant et qui a déjà marqué sa présence dans des manifestations au niveau national et international. « Nous répétons après les cours, nous confectionnons nos accessoires avec des moyens de fortune, tout se fait dans ce laboratoire », explique le maître après une présentation dans la salle aménagée en théâtre. A l'école Kadda-Belhadj, l'activité culturelle bat son plein, le folklore du terroir est repris en main par des élèves qui, en parallèle, enregistrent depuis quelques années les meilleurs résultats scolaires de la wilaya : 100% de réussite à la 6ème en 2006. Pour le représentant du ministère de l'Education, c'est un constat prometteur : on a offert à l'élève l'occasion de s'exprimer dans des activités périscolaires et il a prouvé qu'il a des ressources insoupçonnées. L'objectif est de faire aimer l'école à l'enfant en mettant un terme à la relation autoritaire et « dirigiste » qui y règne jusqu'à présent. C'est ce que sous-tend justement le projet « Ecoles amies des enfants ». L'école ne doit plus se limiter à donner des cours mais elle doit servir d'espace d'expression « libre » aux enfants. Ce responsable appelera les éducateurs à « couper l'herbe sous les pieds des « fossoyeurs » de la pédagogie ». Entendre par là les enseignants qui donnent des cours particuliers et qui « forcent » leurs élèves, même démunis, à les suivre. Cependant, une telle politique nécessite un engagement de la part des enseignants appelés à y consacrer leur temps libre, sans contre partie. Le projet implique aussi la participation des parents d'élèves dont la « démission » a été à maintes reprises dénoncée. Autant de facteurs qui risquent de compromettre les nouvelles orientations de la réforme du système éducatif.