Une volonté farouche de se retrouver, de s'organiser et de lutter pour des intérêts jugés plus que logiques en ces moments d'incertitude a été perçue chez les agriculteurs propriétaires à l'échelle nationale qui ont tenu, ce jeudi, une réunion au niveau du club hippique de Blida. Plus de cent personnes venues de différentes contrées du pays, d'Illizi même et de Timimoun, ont réaffirmé, à travers l'amendement des statuts de leur association mise en hibernation durant les événements ayant secoué la nation ces quinze dernières années, leur principal objectif, ô combien large, de « promouvoir, développer et moderniser la production agricole locale dans ses différents aspects allant de la production à la commercialisation en passant par le stockage, le conditionnement et la distribution », comme stipulé dans l'article 3 du statut portant création de l'association Agro-aide, d'entraide et d'assistance aux propriétaires-agriculteurs. Rachid Touami, premier président de l'association et sûrement candidat à sa reprise lors de la prochaine réunion de son conseil fixée au jeudi 22 février 2007, a rappelé la première activité d'Agro-aide consistant en le retour des terres nationalisées à leurs propriétaires. Les nouveaux amendements des statuts portant création de l'association et qui ont été portés à la connaissance des adhérents, collent aux nouvelles inquiétudes du monde agricole telles l'importation « sauvage » de produits agricoles dont la qualité laisse à désirer, « des engrais périmés à 80% » comme le dira un des présents. « Intensifier la lutte contre l'urbanisation des terres à caractère agricole, stimuler la coopération entre associations et organismes aux deux niveaux, national et international, promouvoir l'entraide et la soutenir », figurent parmi les objectifs de ceux qui avaient été parmi les premiers à s'associer, au lendemain des événements d'octobre 1988 puisque la demande d'agrément date du 17 décembre 1988 et ce dernier sera délivré le 10 juin 1989, par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Aboubakr Belkaïd. Les agriculteurs de la plaine de la Mitidja étaient en grand nombre, suivis par ceux de Aïn Oussera et de la vallée du Cheliff et des absents n'avaient pas hésité à transmettre des fax pour leur représentativité ; Kerrache Abdellah, secrétaire général sortant, a avancé le nombre important de 2 500 adhérents, un chiffre qu'il faudrait peut-être revoir à la hausse. Des commissions telles celles de l'élevage, de la production végétale, du matériel et des équipements, des ressources hydriques et de l'étude technique de conception et de suivi des opérations cernent toutes les éventuelles difficultés qu'ont -et auront- à affronter les agriculteurs au sein d'une structure dont l'organe de direction et d'administration sera définitivement connu au soir du 22 février prochain. Des unions professionnelles sectorielles en fonction du potentiel agricole propre à chaque région comme les associations de pépiniéristes, d'arboriculteurs, d'agrumiculteurs, d'éleveurs, d'apiculteurs et autres fonctionnent suivant des modalités fixées par le règlement intérieur et informent de l'efficacité d'une association nationale appelée à être un interlocuteur puissant, redoutable même, auprès des autorités du pays. « Il nous a été demandé de nous organiser et nous leur montrons que nous le sommes et la fédération à venir saura défendre le développement de l'agriculture nationale et, par la même occasion, l'intérêt des agriculteurs », précisera à la fin de la réunion M. Touami, président sortant, qui poursuivra : « Nous ferons des propositions concrètes pour nos décideurs et celui qui n'est pas jaloux, de sa famille et de son pays, ne peut appartenir à notre association. » Il sera alors rappelé les exigences de l'heure tournées surtout vers l'exportation du produit algérien, l'acquisition et la maîtrise de techniques nouvelles. Des représentants de la Chambre de l'agriculture de la wilaya de Blida étaient présents tout comme sera lu une lettre d'excuse du représentant de l'Unpa, démontrant ainsi que « les portes sont ouvertes à tous ceux qui portent le pays dans leur cœur », comme le dira un des présents. 17 personnes élues pour un mandat renouvelable de cinq années forment le bureau de l'association, bureau dont la composante sera connue dans deux mois : un délai jugé nécessaire pour contacter le maximum de membres, passer les fêtes à venir et organiser les campagnes électorales.