Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a annoncé jeudi, à l'APN, que le statut de l'enseignant est en cours d'élaboration et sera connu dans le cadre « des textes d'application de la Fonction publique ». Ce texte qui constitue la revendication cardinale de la corporation des enseignants en mal de reconnaissance fait l'objet, rassure le ministre, « de réunions avec toute la famille de l'éducation nationale ». Ainsi, à en croire M. Benbouzid, le secteur de l'éducation tient actuellement des réunions à ce propos « avec tous les syndicats et les représentants des enseignants » dans le but d'élaborer le projet de loi relatif au secteur. « Nous travaillons aujourd'hui avec toutes les parties sans exclusive et nous annoncerons le projet en temps utile dans le cadre de la loi populaire nationale ». Une nouvelle qui soulagera sans doute les enseignants, parents pauvres de la Fonction publique, même si le ministre est resté vague sur le délai de la promulgation de ce fameux statut. La formule « en temps utile » risque d'être en effet extensible à souhait, en fonction peut-être des dividendes politiques escomptés que le ministre espère tirer de ce texte destiné à satisfaire une corporation de près d'un demi-million au moins qui sont, bien sûr, autant d'électeurs potentiels… Le ministre de l'Education nationale s'est également exprimé, jeudi, sur l'enseignement technique, objet d'une grosse polémique quant à sa suppression. Pas pour appuyer sa récente déclaration qui a mis le feu aux poudres mais réitérer, cette fois, l'intérêt qu'accorde son secteur à ce type d'enseignement. « L'Etat a réservé une place particulière à l'enseignement scientifique et technique dans le processus des réformes du système éducatif », a-t-il martelé lors de la séance consacrée aux questions orales. Et comme si de rien n'était, M. Benbouzid a mis en avant le fait que les orientations du Conseil des ministres soient « traduites dans les nouveaux programmes éducatifs à travers l'introduction, dès la 1re année primaire, de l'éducation scientifique et technique, comme discipline à part entière ». Décodé : la suppression de l'enseignement technique ne serait donc qu'un malencontreux lapsus du ministre. Plus « pédagogiquement », M. Benbouzid insère la restructuration annoncée de l'enseignement technique dans « l'orientation scientifique qui bannit la spécialisation précoce et la pluralité des branches et consacre un enseignement cohérent et fondamental dans les domaines scientifique, technologique et littéraire ». « Pourquoi a-t-on donc procédé à la suppression de 50% des branches techniques au niveau des écoles techniques et à la baisse du volume horaire du reste des branches ?, s'interroge un député. « C'est plutôt d'un allégement des branches en vue d'éviter la spécialisation précoce, à l'origine de l'échec de 90% d'étudiants universitaires en première et deuxième années universitaires », répond, doctement, le ministre.