Les enseignants des branches technologiques resteront sous la tutelle du secteur. «La spécialisation précoce dans le cycle secondaire est à l'origine de l'échec de 90% d'étudiants universitaires en première et deuxième années, inscrits dans les branches techniques», soutient le ministre de l'Education nationale, M.Boubekeur Benbouzid. Intervenant, jeudi, lors de la séance de l'Assemblée populaire nationale, consacrée aux questions orales, il a estimé qu'«il est inconcevable qu'un élève se spécialise pendant le cycle secondaire en chimie ou en électronique alors qu'il ne maîtrise pas encore les matières scientifiques.» Il a rappelé, dans ce cadre, que la restructuration de l'enseignement général et technologique, appliquée depuis septembre 2005, s'inscrit au titre de l'orientation scientifique qui bannit la spécialisation précoce et la pluralité des branches et consacre un enseignement cohérent et fondamental dans les domaines scientifique, technologique et littéraire. Quant à la suppression de 50% des branches techniques au niveau des écoles techniques et la baisse du volume horaire du reste des branches, le ministre a indiqué qu'il s'agit plutôt d'un «allègement des programmes», ajoutant que le transfert de l'enseignement technique sous la tutelle de la formation professionnelle n'aura aucun impact sur les enseignants. «Nous avons, dans l'éducation nationale, grand besoin de ces enseignants, voire d'un plus grand nombre au regard du nombre croissant des élèves du secondaire qui atteindra à l'orée 2015 deux millions d'élèves», souligne le ministre qui annonce, dans le même contexte, l'ouverture de plus de 150.000 postes budgétaires dans les prochaines années. Le volume horaire décidé pour l'enseignement technique oscille entre 36% et 53% selon les troncs communs et les branches. M.Benbouzid a affirmé que son secteur ne «connaît pas de problèmes en matière d'encadrement adéquat et qualifié, d'autant que l'Etat a affecté d'importantes subventions à cet effet, outre les postes à pourvoir en vue de couvrir les besoins du secteur dans cette spécialité». Sur un autre chapitre, le représentant du gouvernement a annoncé que le statut de l'enseignant est en cours d'élaboration et sera connu dans le cadre des textes d'application de la Fonction publique. M.Benbouzid a indiqué, en marge de la séance plénière de l'APN, que le secteur de l'éducation tient actuellement des réunions à ce propos avec tous les syndicats et les représentants des enseignants dans le but d'élaborer le projet de loi relatif au secteur. Rebondissant sur la question de l'agrément des syndicats autonomes, le premier responsable de l'éducation a affirmé qu'il n'a pas d'objection, à condition que ces derniers s'éloignent des débats politiques. Apostrophé sur les cours de soutien dispensés par le ministère de l'Education aux élèves du baccalauréat, M.Benbouzid a affirmé que cette mesure, première du genre, se divise en trois catégories: les cours de soutien dans les matières essentielles de chaque filière qui commenceront dès les vacances d'hiver, les cours surveillés pendant les heures creuses et des séances de révision. Le ministère a procédé, selon M.Benbouzid, à l'ouverture de ces établissements éducatifs en dehors des horaires officiels, pour dispenser des cours de soutien aux élèves de 3ème année secondaire.