Le complexe frigorifique de l'ex-ENAFLA est fermé depuis 1997, date de la dissolution de cette entreprise publique sur décision du gouvernement. Situé à la sortie est de la ville de Chlef, sur une vaste surface, il peut accueillir jusqu'à 10 000 tonnes de marchandises, telles que la pomme de terre, les pommes et les poires, entre autres. Il subit des dégradations de toutes sortes suite à cette paralysie que beaucoup assimilent à un véritable « gaspillage ». Car, pendant ce temps, des fellahs n'ont pas où stocker leur marchandise, au moment où d'autres font appel aux services de l'agriculture et aux institutions financière pour construire de nouvelles structures de stockage sous froid. Sur ce point, rappelons que pas moins d'une quarantaine de chambres froides ont été réalisées ces dernières années à travers la wilaya, dans le cadre du fonds national de la régulation et du développement agricole (FNRDA). Des centaines de milliards ont ainsi été engloutis dans l'exécution de ce type d'investissements agricoles. Ce rappel des efforts consentis dans ce domaine montre l'ampleur des dépenses engagées par les pouvoirs publics pour doter le secteur de nouvelles infrastructures du genre. D'aucuns estiment que cet effort financier aurait pu être allégé si les services concernés avaient daigné autoriser l'exploitation de ce complexe par des agriculteurs constitués en coopérative ainsi que de toutes les chaînes de froid laissées en jachère dans le secteur public. Offres infructueuses Celles-ci sont pourtant largement disponibles, aussi bien au niveau du patrimoine de l'ex-ENAFLA que celui de l'autre entreprise publique dissoute, à savoir l'ONAPASA. Mais on n'a pas voulu en tenir compte, au motif que ces entités sont proposées à la vente par leurs liquidateurs respectifs, basés à Alger. Cependant, l'opération a été déclarée infructueuse, à plusieurs reprises, pour ce qui est du complexe frigorifique de l'ENAFLA. La mise à prix fixée à 22 milliards de centimes aurait dissuadé les soumissionnaires intéressés, selon des anciens travailleurs de l'entreprise mis au chômage depuis 1997. Nous avons tenté à maintes reprises d'en savoir plus sur le sujet, mais toutes nos tentatives de joindre le liquidateur installé à Alger sont demeurées vaines. Contacté à ce propos, le directeur des Domaines nous a fait savoir que « la gestion de ce dossier ne relève pas de ses services et qu'elle est du seul ressort du service centralisé désigné à cet effet par le ministère des Finances ». « Nous avons écrit à ce dernier pour récupérer ce bien et le réaffecter à son usage initial, mais nous attendons toujours la suite réservée à notre correspondance », nous a-t-il déclaré. A défaut d'une prise en charge urgente, ce complexe risque tout simplement de tomber en ruine, puisque certaines installations sont d'ores et déjà rongées par la rouille et subissent une forte détérioration.