C'est le président de l'APC d'Alger-Centre, Tayeb Zitouni, qui l'a déclaré, le plus sérieusement du monde, sur les ondes de la radio El Bahdja : « La capitale est plus propre que la ville de Napoli (Italie). » L'invité, début décembre, du forum hebdomadaire de cette radio a ajouté que « l'entreprise Netcom a plus de moyens que la ville de Bruxelles (Belgique) ». La saleté qui caractérise la première ville du pays, aux yeux du maire d'Alger-Centre, n'a donc rien d'une fatalité. Elle incombe, dans cet ordre d'idées, à l'absence de vision chez ceux parmi nous qui succombent à l'injure : « Sale Arabe ! » Le P/APC, qui aurait connu les deux villes (Napoli et Bruxelles) pour y avoir au moins séjourné, parle ainsi en connaissance de cause. Il sait ce qu'il avance et il faut le croire. M. Zitouni n'a pas été contredit dans ses propos par de simples citoyens, mais par le président de la République. Dans son discours aux assises de l'architecture à l'hôtel El Aurassi, le 19 décembre, M. Bouteflika avoue avoir « honte, en tant qu'Algérien, de la saleté de nos villes et villages ». Cette déclaration a de quoi faire du mal d'autant plus qu'elle a été lancée devant des nationaux et des étrangers. Les réactions ne devaient pas être autres que celles de cet homme âgé de la municipalité de Bologhine (ex-Saint-Eugène) qui a versé des larmes à la vue de touristes en train de photographier des tas d'ordures s'entassant dans les rues de la ville, avec l'inévitable offense : « Sale Arabe ! » L'enjeu actuel pour les autorités locales n'est pas d'avoir un environnement saint, mais de « réussir » l'organisation de la manifestation « Alger capitale de la culture arabe », dont le coup de starter a été fixé au 12 janvier 2007. Le coordinateur de cet événement, Kamel Bouchama, ne se fait pas d'illusion. « Je dois dire qu'Alger n'est pas au niveau d'accueillir une manifestation aussi importante », a-t-il déclaré, hier, dans les colonnes d'El Watan. M. Bouchama invoque un environnement inadéquat dans ce réceptacle qui est la capitale appelée à recevoir des invités. Le P/APC, le président et le coordinateur estiment qu'il s'agit de la responsabilité de « tout le monde » de changer les choses. Si, en définitive, « tout le monde » est responsable, c'est que personne n'est responsable.