Le projet de décret fixant les marges bénéficiaires applicables à la production, au conditionnement et à la distribution des médicaments à usage de la médecine humaine et portant révision des marges bénéficiaires a été au centre des débats hier, lors des journées pharmaceutiques organisées par le SNAPO au Palais de la culture à Alger. Une rencontre qui a permis aux différentes parties de se rencontrer et de discuter des problèmes vécus réellement sur le terrain, que ce soit pour le pharmacien, le producteur ou le distributeur. Chose qui demeurait encore, il y a quelques jours, impossible, selon les opérateurs. Un débat qui aidera à trouver l'épilogue à ce dossier des marges. La dernière mouture contestée par les opérateurs en pharmacie est, selon le directeur de la régulation au ministère du Commerce, M. Yahyaoui, « en cours de révision et le dossier est à sa phase de finalisation ». Il a, lors de son intervention, rassuré les pharmaciens que le texte en question prendra en charge toutes leurs préoccupations, affirmant que « les fourchettes appliquées jusque-là sont sclérosées ». Il a reconnu qu'il faudrait réellement « rectifier le tir ». Une manière de reconnaître que le texte proposé, il y a quelques semaines, était effectivement défavorable à tous les opérateurs. Après avoir fait un rappel sur l'historique de ce dossier, M. Yahyaoui a affirmé qu'une nouvelle approche sera, en fait, proposée prochainement. « Les nouvelles propositions ne s'écartent pas trop des préoccupations exprimées, que ce soit sur le plan structuration ou rémunération et le dossier aboutira dans les meilleures conditions possibles », a-t-il déclaré. Une déclaration qui a réconforté les séminaristes qui attendent aussi une révision des tarifs de référence appliqués depuis mars 2006. « Les nouvelles marges bénéficiaires ne peuvent être élaborées si les tarifs de référence sont toujours au même niveau », a fait remarquer un pharmacien qui déplore que les opérateurs ne soient associés ni pour la révision des marges ni pour l'élaboration des tarifs de référence. De son côté, le directeur de la sécurité sociale au ministère du Travail, M. Bourkaïb, est revenu sur l'impact de l'application du tarif de référence sur l'équilibre financier de la caisse de la sécurité sociale. lI a signalé que « les dysfonctionnements relevés dans l'ancienne convention ont été corrigés et nous comptons l'adapter régulièrement à la réalité du terrain ». Et de signaler : « Nous sommes à l'écoute de nos partenaires (producteurs, pharmaciens et médecins) afin de trouver ensemble une solution bénéfique aux malades », a-t-il dit. La liste des médicaments remboursés par la CNAS porte sur 1134 médicaments DCI (dénomination commune internationale) dont la grande majorité est en faveur des tiers payants. Ces nouvelles mesures, selon M. Bourkaïb, visent à équilibrer les dépenses de la CNAS en assurant une qualité des soins avec des coûts étudiés. Concernant le dossier relatif aux marges bénéficiaires, M. Bourkaïb a déclaré que de nouvelles marges bénéficiaires « plus incitatives seront prochainement annoncées dans le cadre de l'actualisation de la convention liant les officines pharmaceutiques à la CNAS ». Il a ajouté que les pharmaciens ont salué l'actualisation de la nouvelle convention, estimant que « beaucoup de ses clauses vont dans le sens de leurs revendications ». Cette convention, a-t-il dit, entre dans le cadre de la politique nationale visant à encourager la consommation du médicament générique. A propos de la refonte de la sécurité sociale, il sera, selon lui, notamment question de la valorisation de la nouvelle tarification des actes médicaux qui entrera en vigueur en mars 2007 et « sera profitable à l'ensemble de la population par rapport à l'accessibilité des citoyens », a-t-il conclu.