Le gouvernement a décidé de fixer les marges bénéficiaires des prix des médicaments. Ces nouvelles mesures ont été adoptées dans le cadre d'un projet de décret exécutif fixant les marges plafonds applicables à la production, au fonctionnement, et à la distribution des médicaments à usage de la médecine humaine et définissant les modalités de leurs dépôts de prix adopté lors de la réunion du conseil de gouvernement tenu hier. Selon les explications du ministre de la Communication, M. Abderrachid Boukerzaza , l'objectif de ce nouveau décret exécutif présenté par le ministre du Commerce , M.Hachemi Djaâboub, est de fixer les marges plafonds applicables à la production, au fonctionnement, et à la distribution des médicaments à usage de la médecine humaine. Une mesure qui intervient, selon lui, dans un contexte marqué par la modestie de la production nationale en matière de médicaments et l'importation qui n'arrête pas d'augmenter. A ce titre, il a indiqué que l'enveloppe financière destinée à l'importation des médicaments a été de 523 millions de dollars en 1999 et a connu une nouvelle augmentation en 2006, puisqu'elle a atteint 1 milliard 200 000 dollars. Toujours dans le cadre du constat fait par les autorités publiques, la facture de l'importation des médicaments est en augmentation. A ce titre, lors du point de presse hebdomadaire tenu hier au CIP, M.Boukerzaza a souligné que 90 % des médicaments utilisés dans notre pays viennent de l'importation depuis 20 pays, dont la France qui vient en première place avec 47.97 %, suivie du Danemark avec 8.68% et la Jordanie avec 5%. Pour le cas de la France, le ministre a tenu à préciser que ce pays est classé en dernière place par rapport aux pays d'Europe en matière d'usage des médicaments non génériques. Ce qui explique, selon lui, les intérêts commerciaux qui justifient l'usage des médicaments non génériques en Algérie et pourtant, leurs prix ne sont pas abordables et à portée de tout le monde. Dans ce cadre, le ministre n'a pas manqué de mettre en exergue l'attitude de certains médecins qui préfèrent prescrire des médicaments non génériques aux patients afin de garantir les intérêts de certains laboratoires fabricants. Il expliquera que après une étude d'impact et des consultations menées par l'Etat depuis une année avec les distributeurs, les producteurs et les importateurs de médicaments, il a été décidé de prendre en charge les préoccupations des opérateurs et celles des autorités publiques et permettre au citoyen d'acheter son médicament avec un prix abordable, préserver le pouvoir d'achat, réduire le taux de l'inflation des prix de médicaments qui sont en augmentation. Mais également garantir l'équilibre financier des caisses de sécurité sociale qui s'occupent du remboursement des médicaments. En résumé, il s'agit d'encourager l'usage du médicament générique, son industrie, sa production et son importation et de l'autre côté prendre en charge les préoccupations des opérateurs en garantissant la marge de bénéfice et encourager l'investissement dans ce cadre. Pour cela, la règle principale qui sera adoptée par le gouvernement est qu'"à chaque fois que le médicament est moins est cher, la marge de bénéfice sera plus grande et si le médicament est plus cher, la marge sera plus faible". A ce titre, le ministre de la Communication a donné quelques exemples, un médicament coûtant 200 DA , la marge de bénéfice de la vente en détail sera de 4% en gros et de 17% au détail, de 200 DA à 400 DA , ce sera 12% en gros et 30% en détail et enfin avec un prix de 600 DA , la marge de bénéfice sera de 7% pour le marché de gros et 17 % pour le détail. Concernant, la marge de la production, elle passera de 20 à 25%, cependant, l'emballage est stabilisé à 10%. Soulignant que même si l'Algérie est en économie de marché et assure la liberté des prix, l'article 5 de la loi de la concurrence permet à l'Etat de plafonner les prix de certains produits ou fixer la marge de bénéfice. Il y a lieu de souligner que le conseil de gouvernement a également examiné une note relative à la politique de renouveau rural présentée par le ministre délégué chargé du Développement rural. En outre, le conseil a adopté un projet de décret exécutif portant statut du personnel particulier des fonctionnaires appartenant au corps spécifique de l'autorité phytosanitaire présenté par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural.