Une palette de gouache et une feuille de dessin pour dessiner l'environnement. L'implication des enfants et des adolescents autour du thème de l'environnement et de sa protection a été l'une des principales actions de l'association El Kalaâ. Et pour concrétiser ses objectifs, l'association avait lancé un concours de dessin, poésie, travaux manuels en direction des écoliers mais également des jeunes de quartiers et écoles spécialisées de la wilaya d'Alger. Un mot d'ordre : « Stop à la dégradation de ma cité ». C'est ainsi que 40 enfants se sont vu remettre lundi dernier un prix pour leur dessin ou leurs travaux. Le choix a été rude et une commission composée d'enseignants et de peintres avait dû sélectionner quelque 40 participations sur 4000 que recense l'association. « Les prix sont surtout symboliques et nous ont été offerts par Naftal », explique le vice-président Dr Ouraghi. Ils consistent en des survêtements, des casquettes, des poupées, jeux des électroniques… Juste assez pour marquer le coup auprès des enfants tout en faisant passer un message des plus importants pour les nouvelles générations. « Les enfants sont le dernier espoir qui nous reste. Avant tout, ils sont souvent à l'origine des saletés dans les cités. Leurs parents leur demandent de descendre les poubelles mais la moitié se retrouve sur le chemin, où il cache le sachet poubelle ailleurs pour ne pas aller jusqu'à la benne à ordure », reprend le vice-président. Dr Ouraghi est médecin dans un secteur sanitaire de Koléa. Il connaît sur le bout des doigts les maladies qui peuvent résulter d'un manque d'hygiène, de l'insalubrité ou de la pollution. Il se préoccupe de retransmettre ses connaissances et ses conseils éclairés à qui veut l'entendre, mais comme le souligne le président d'El Kalaâ, « on veut retrouver un pays, une capitale propre ». Le discours du président Bouteflika, ces derniers jours sur les saletés qui encombrent nos artères principales, s'est fait l'écho du combat de l'association. « Nous fonctionnons avec le peu dont nous disposons et par amour pour notre pays », explique le président Hamid Haddadi. La bibliothèque a mis à la disposition de l'association une salle dans laquelle elle a pu ouvrir les festivités autour du concours. En effet, un clown est sur scène et fait rire aux éclats une assistance juvénile. Des dessins sont placardés au mur devant la salle. « Sur les 4000 participations que nous avons reçues pour le concours, la commission en a d'abord sélectionné 250. Il faut savoir que même si nous avions précisé qu'il s'agissait de travaux autour du thème ‘'Stop à la dégradation de ma cité'', de nombreux dessins traitaient soit du séisme, soit de poubelles à la campagne. Beaucoup d'enfants restent imprégnés des événements qu'ils ont traversés ces dernières années », reprend le président. Le concours a ainsi vu la participation de 19 communes mais ce sont surtout les enfants des établissements spécialisés qui ont été largement applaudis. « L'école des enfants sourds-muets, ou plutôt devait-on dire surdoués, ont pu exprimer un talent exceptionnel », soutient H. Haddidi. Satisfait de l'impact du concours dans l'esprit des jeunes enfants, âgés entre 9 et 16 ans, le président d'El Kalaâ n'en est pas à sa première action en direction de la jeune génération. En effet, l'association avait déjà lancé un concours en octobre 2003 et un autre en juin 2005. Mais à chaque fois, le nombre de participants accroit. Parrainé par le ministre délégué chargé de l'Environnement et de la Ville, du wali d'Alger en collaboration avec Netcom, le concours a su conjuguer la pédagogie infantile au service de l'environnement. Parions que les lauréats auront un autre regard sur leur cité.