Evidence n Pour les spécialistes, l'importance de la culture est encore insuffisamment saisie par les parents en général alors que son apport à l'épanouissement psychologique des enfants n'est plus à démontrer. Nombre de structures et d'associations culturelles en activité à Oran se sont illustrées ces dernières années par de multiples initiatives visant à inculquer aux enfants et aux adolescents la culture artistique si indispensable à leur développement. «La culture doit regagner sa place dans la vie sociale car c'est par elle que l'on procure au jeune citoyen les valeurs nobles de l'humanité et de la patrie», souligne M. Azri Ghaouti, le responsable de la commission des affaires socioculturelles de la ville d'Oran. M. Azri, qui est également directeur du Théâtre régional d'Oran (TRO) Abdelkader -Alloula, estime dans ce contexte que «l'enfance doit avoir une place de choix dans l'action culturelle et artistique». S'appuyant sur son expérience du 4e Art, il considère que toute initiative dans ce domaine doit être basée sur le principe appréciant «le jeune spectateur d'aujourd'hui comme le public adulte de demain». L'immensité de la mission culturelle à l'adresse de la jeunesse est telle qu'elle ne peut être supportée par l'unique théâtre opérationnel dans une ville qui compte plus d'un million d'habitants. M. Azri relève à cet égard un précieux apport de la part du mouvement associatif engagé à inculquer l'amour de la représentation scénique chez les enfants, à l'instar de l'association El-Amel qui initie des groupes de jeunes à l'art des planches et leur permet ensuite de se produire au TRO. Au 4e Art s'ajoutent également d'autres facettes de la mosaïque culturelle comme la musique dont les leçons sont enseignées au moins à 300 enfants inscrits au conservatoire municipal Ahmed-Wahby. Le dessin est un autre moyen d'expression propice à l'éducation constructive, et dans ce cadre l'association des arts plastiques «Le Libre Pinceau» contribue à la promotion des jeunes talents à travers des ateliers de formation et l'organisation d'un concours national annuel. Le livre, quant à lui, joue un rôle fondamental dans le développement des connaissances des enfants, l'association pour la promotion de la lecture enfantine «Le Petit Lecteur» se distinguant par moult initiatives dans ce domaine qui ont donné lieu à la création d'une bibliothèque jeunesse, à des publications et au lancement d'une manifestation internationale autour du conte pour enfants. l L'importance des arts n'échappe pas non plus aux structures telles que la Cinémathèque, la Maison de la Culture, l'Office des établissements de jeunes (ODEJ), ou encore à la station régionale de l'ENTV qui vient de réaliser le premier dessin animé algérien de moyen-métrage. Les acteurs de la mission culturelle fournissent un «travail remarquable» qui mériterait d'être consolidé par un développement infrastructurel à la mesure des besoins croissants qui s'expriment à travers chaque quartier de la ville, observe M. Azri. Nombre de cités ont encore besoin d'infrastructures de proximité, de foyers culturels notamment, dit-il en fondant l'espoir de voir la place de la culture réhabilitée dans la vie sociale à la faveur des actions de l'Etat visant à combler le déficit existant, à l'image du programme national «Une bibliothèque pour chaque commune» et de l'inscription de nouveaux projets dans ce sens. Les spécialistes reconnaissent toutefois que toute action culturelle et artistique ne peut avoir l'effet escompté sans l'implication des parents qui constituent, eux, le principal moteur du bien-être de leurs enfants. Pour prendre conscience de l'importance de leur rôle dans le processus de l'éducation culturelle, les parents n'ont en effet qu'à voir l'éclat du regard des petits quand ils entendent, à la naissance, chanter une comptine ou quand ils se voient offrir, plus tard, un crayon et une feuille de dessin, une bande dessinée ou un instrument de musique...