La Russie a finalement obtenu gain de cause dans le différend sur le prix du gaz qui l'opposait au Bélarus. Un accord a été signé dimanche soir. L'annonce de la conclusion de l'accord a été faite, lundi très tôt le matin, par le président du groupe gazier Gazprom, Alexeï Miller et le Premier ministre biélorusse, Sergueï Sidorsky. L'accord avait été obtenu quelques instants avant l'expiration de l'ultimatum fixé par Gazprom. Le Premier ministre biélorussse a regretté les termes de l'accord, tandis que Gazprom s'est félicitée de l'accord à travers lequel elle obtient gain de cause. Jeudi dernier, ce même Premier ministre menaçait encore de détourner le gaz à destination de l'Europe si aucun accord n'était trouvé, en déclarant : « Nous ne serons pas en mesure de délivrer du gaz à l'Europe sans contrat. » La Russie avait exigé du Bélarus de payer le gaz à 105 dollars les 1000 m3 à partir de 2007 contre 46 dollars auparavant et qu'il cède 50% des actifs de l'entreprise publique Beltransgaz qui gère le système de distribution de gaz. L'autre formule était que le Bélarus paie le gaz 200 dollars les 1000 mètres cubes s'il voulait éviter de céder les 50% des actifs de l'entreprise publique Beltransgaz. Selon l'accord, Gazprom paiera 2,5 milliards de dollars pendant quatre ans pour la prise de contrôle des 50% des actifs de Beltransgaz qui gère les gazoducs biélorusses. Par ailleurs, le Bélarus a obtenu de doubler le prix du transit du gaz russe vers l'Europe. Le tarif du transit du gaz russe par le Bélarus passe de 0,75 à 1,45 dollar les 1000 mètres cubes par tranche de 100 km du gazoduc, selon les termes de l'accord. Derrière l'acquisition des 50% des actifs de Beltransgaz se profile l'objectif de Gazprom de prendre le contrôle de l'ensemble de la route qui mène le gaz de la Russie vers l'Europe, y compris les canalisations qu transitent par les ex-Républiques soviétiques. Le Bélarus était le pays le plus favorisé par Moscou puisqu'il payait le gaz à moins de 50 dollars les 1000 mètres cubes alors que les pays occidentaux par exemple le paient environ 230 dollars les 1000 mètres cubes. En renégociant les contrats gaziers avec les ex-Républiques soviétiques, la Russie rapproche ses tarifs de ceux du marché tout en prenant le contrôle des entreprises gazières des pays voisins lorsque cela est possible. Il y a une dizaine de jours, une crise du gaz entre la Russie et la Géorgie avait été évitée. Le 22 décembre 2006, la Géorgie a accepté de payer le prix demandé par la Russie, à savoir 235 dollars les 1000 mètres cubes. La Russie avait adressé à la Géorgie un ultimatum qui expirait le 1er janvier 2007. Les livraisons de gaz allaient être interrompues si la Géorgie n'acceptait pas une hausse du prix du gaz qui devait passer de 110 dollars les 1000 m3 à 230 dollars. La Géorgie avait refusé de céder à Gazprom une partie des actifs de son réseau gazier contre un prix moins élevé du gaz. Malgré les liens qui unissent les deux pays, la Russie semble avoir choisi une voie valable pour tous, à savoir appliquer les principes du marché.