La compagnie gazière russe Gazprom a réduit ses livraisons de gaz de 35% à l'Ukraine depuis hier matin. Cette coupure intervient après que l'accord conclu entre les présidents des deux pays n'ait pas été appliqué. Si le porte-parole de Gazprom, Serguei Kouprianov, a annoncé hier au cours d'un point de presse que « Gazprom a aujourd'hui réduit de 25% ses livraisons de gaz à l'Ukraine à partir de 10h du matin », la société ukrainienne Uktransgaz a fait état d'une réduction de 35%. Après avoir été destinataire d'un télégramme annonçant une baisse de 25% du volume du gaz destiné à l'Ukraine, la société ukrainienne a reçu un deuxième télégramme annonçant une réduction supplémentaire de 10% du volume de gaz. Pourtant, les deux présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Viktor Iouchtenko étaient parvenus à un accord le 12 février dernier après que la partie russe ait exigé le paiement d'une dette de 600 millions de dollars pour le gaz livré en 2008. Cet accord avait été conclu à la veille de l'expiration d'un ultimatum de Gazprom qui avait annoncé l'interruption des livraisons de gaz si l'Ukraine n'honorait pas sa dette. Moscou avait évoqué une dette de 1,5 milliard de dollars représentant des livraisons de gaz non payées en 2007 et au début de 2008. Finalement, l'accord de principe annoncé par les deux présidents ne semble pas avoir été appliqué dans la mesure où aucun papier n'a été signé. Toutefois, la réduction de 25% des livraisons de gaz ne devrait pas affecter les autres pays d'Europe, dont le gaz livré transite par l'Ukraine. Cette réduction coïncide avec l'annonce de l'élection au poste de président de Russie du président du conseil d'administration de Gazprom, Dmitri Medvedev. Gazprom avait déjà coupé le gaz à l'Ukraine au mois de janvier 2006 pour un différend sur le prix. Un accord conclu 4 jours plus tard a finalement mis fin au différend. Dans le conflit actuel, les deux parties semblent exclure des effets sur l'approvisionnement de l'Europe. Ainsi, après un problème de prix, le conflit resurgit sur une affaire de dettes impayées pour ce même gaz livré par la Russie à l'Ukraine.