Afin de « préserver l'ordre public des éventuels troubles et dérapages », le wali de Béchar a pris, selon un officier des services de sécurité rencontré, un arrêté interdisant du 30 et 31 décembre l'ouverture des débits de boissons alcoolisées à l'occasion de l'Aïd El Adha, coïncidant cette année avec le nouvel an. Les adeptes de Bacchus ont fêté la veille de la nouvelle année chez eux en famille. Les quelques établissements de débits de boissons et dépositaires, qui ont tenté d'enfreindre l'interdiction par vente clandestine, ont été sommés de fermer boutique par les agents de sécurité qui sillonnaient vers 19 h les artères proches de ces établissements comme nous avions pu le constater. Ces rondes effectuées avaient aussi pour but de disperser la cohorte de consommateurs qui s'est agglutinée autour des 3 ou 4 dépositaires situés au centre-ville. « Je suis respectueux des traditions et autres usages, le premier jour de la fête de l'Aïd, mais pourquoi ordonne-t-on la fermeture de ces établissements le deuxième jour coïncidant avec le nouvel an », s'écrie un jeune d'une trentaine d'années, venu s'approvisionner. Il n'arrivait pas à concevoir une fête de fin d'année sans un repas bien arrosé. Il a exprimé en termes bien confus ce qu'édicte effectivement la Constitution du pays sur la liberté de conscience qui serait selon lui qu'un leurre.