Le RND ainsi que le MSP ont laissé le soin aux responsables locaux de contracter des alliances selon les spécificités de la situation prévalant dans chaque wilaya. Les partis politiques ayant pignon sur rue mettent le cap sur le vote des grands électeurs, en vue du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation (48 sièges sont à pourvoir au profit d'élus locaux), qui intervient le 28 décembre prochain. Au RND et au MSP, l'effervescence est vécue notamment au niveau local. Le Rassemblement, dirigé par Ahmed Ouyahia, a préféré donner libre choix aux responsables locaux pour conclure les alliances jugées opportunes pour le parti. Selon Seddik Chihab, vice-président du Conseil de la nation, lui-même en fin de mandat, il s'agit de prendre des décisions en fonction des particularités qui apparaissent au niveau de la circonscription. “Nous prendrons en compte les spécificités sociologiques, politiques et relationnelles de chaque wilaya”, nous a-t-il précisé. Jusqu'au 4 janvier prochain, date-butoir marquant le départ officiel des sénateurs en fin de mandat, le RND occupera 54 sièges. Il ne devra en garder que 18, puisqu'il libérera 35 au bénéfice de nouveaux élus, dont l'obédience politique sera connue à l'issue du scrutin de ce jeudi. A priori, ce parti, qui n'a pas été très chanceux aux élections municipales d'octobre 2002 (c'est du vivier des élus de ce vote que seront issus les nouveaux sénateurs), n'escompte pas rafler la mise. Il s'est quasiment assuré, pour l'heure, de gagner dans 6 ou 7 wilayas. Les potentiels sièges bonus dépendront de l'efficacité des alliances, et surtout de l'indiscipline partisane attendue du côté du parti majoritaire aux assemblées locales, le FLN en l'occurrence. Les tiraillements constatés lors des primaires, organisées par la direction du Front, et lesquelles n'ont pu aboutir sur des postulants aux sénatoriales consensuels, pourraient se répercuter négativement sur les résultats de cette formation politique, pour peu que les candidats malheureux sanctionnent leurs collègues en ne leur accordant pas leurs voix. Une situation qui profitera certainement au RND, mais aussi au MSP. Ce dernier a d'ailleurs opté pour une stratégie similaire à celle suivie par son partenaire de l'alliance présidentielle. “Nous avons fait le choix de laisser aux bureaux locaux le soin de contracter les bonnes alliances”, nous a confirmé Abderrazek Mokri, député. “Des alliances qui sont ouvertes à tous les partis sans exception”, a-t-il précisé. Le MSP a, actuellement, 11 sénateurs (en comptabilisant Farid Habaz, désigné par le président de la République au tiers bloquant). Trois devront quitter l'institution au début de l'année à venir. Il est difficile, néanmoins, de s'avancer sur le nombre de sièges que parviendront à engranger les 1 200 élus municipaux de ce parti. Au-delà, les partis politiques, arrimés aux cercles du pouvoir, détiennent un quota sur les sièges à pourvoir par le chef de l'Etat. Il faut croire, par ailleurs, que l'attention est particulièrement focalisée sur les personnalités que nommera le président Bouteflika. D'autant que plusieurs grosses pointures du Sénat sont en fin de mandat. C'est le cas du président de l'Institution, Abdelkader Bensalah, mais aussi de Mme Zohra Drif-Bitat, qu'on dit très proche du chef de l'Etat. “Aucune information sérieuse n'est fournie sur la reconduction ou pas de Abdelkader Bensalah, car personne ne connaît la logique qui déterminera le choix du président de la République”, a soutenu Seddik Chihab. Mme Drif nous a affirmé, pour sa part, qu'elle n'a pas réfléchi du tout à une deuxième désignation au Conseil de la nation. “J'ai été chargée d'une mission qui dure 6 ans. Je savais, au départ, qu'elle arriverait à échéance à la fin 2006. Pour moi, je pars et c'est tout”. Elle nous a confié qu'elle se prépare à reprendre son métier d'avocate, qu'elle a exercé pendant plus de 30 ans. Souhila H.