Les services de sécurité, police et gendarmerie, procèdent, depuis avant-hier, à des arrestations à El Kala et dans ses environs. Il s'agit des assaillants qui se sont attaqués à l'unité marine des gardes-côtes d'El Kala dans la soirée du 1er janvier. Hier en fin de journée, le nombre des interpellations avait atteint la trentaine, selon des sources non officielles, mais crédibles, qui nous ont également déclaré que ce nombre pourrait atteindre les 200 dans les jours qui viennent. Les prévenus sont interpellés, présentés à la visite médicale puis conduits vers Constantine où ils seront écroués et jugés par la justice militaire dont ils relèvent désormais. Ce ramassage en série a suscité quelques inquiétudes et des sentiments mitigés. Si la population dans sa grande majorité a tenu à se démarquer de ces évènements parce qu'on a cherché à les faire passer pour un mouvement de protestation générale et qu'elle réclame des sanctions exemplaires à l'égard de ceux qui ont pris la ville en otage jusqu'à trouver la hardiesse de s'attaquer à une unité de l'armée, elle craint aussi que des innocents fassent partie du lot, comme c'est souvent le cas dans ces opérations collectives. Les véhicules de police et de gendarmerie qui s'arrêtent devant un domicile provoquent toujours quelques appréhensions. Pour l'heure, les noms des prévenus qui ont circulé semblent ne pas soulever de contestation, ce qui suppose que ce sont bien les personnes concernées. Dans le cas contraire, l'adhésion de la population, combien utile dans la lutte pour préserver l'inestimable patrimoine que constitue l'écosystème corallifère, pourrait défaillir. Autre inquiétude et non des moindres, celle qui fait les sujets de conversation en ville : « Vont-ils aller jusqu'aux gros poissons ou se contenter du menu fretin ? » Pour les observateurs, c'est toute la lutte contre le trafic du corail qui se joue à ce stade, maintenant.