Le Conseil d'Etat a refusé, vendredi, la distribution à Paris par une association d'extrême droite d'une « soupe au cochon » aux sans-abri en annulant une décision du tribunal administratif de Paris qui l'avait autorisée. La plus haute juridiction administrative a rejeté la demande de l'association Solidarité des Français qui voulait la suspension d'un arrêté du préfet de police du 28 décembre interdisant la distribution à Paris de cette soupe. Le ministère de l'Intérieur avait saisi, jeudi, le Conseil d'Etat sur la distribution à Paris de « soupe au cochon » aux sans-abri, par l'association SDF-Solidarité des Français, jugée xénophobe et raciste à l'égard des personnes de confession juive et musulmane. Malgré son interdiction en décembre dernier par la préfecture de la capitale, cette opération caritative avait été autorisée mardi dernier par décision du tribunal administratif de Paris, qui avait considéré que cette distribution ne constituait pas un trouble à l'ordre public. Dans un communiqué publié jeudi, le tribunal administratif reconnaissait que « l'association poursuit un but manifestement discriminatoire à l'encontre des personnes auxquelles leur confession interdit la consommation de viande de porc ». Mais, poursuivait-il, « seul un risque de trouble public autorise l'autorité administrative à prononcer l'interdiction d'une manifestation ». « Le juge des référés a dû constater d'une part que le préfet de police ne rapportait nullement la preuve de l'existence d'un tel risque. » Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, avait déclaré mardi souhaiter « vivement » que le préfet de police de Paris fasse appel de l'ordonnance du Tribunal administratif de Paris « Face à cette initiative aux relents xénophobes », Bertrand Delanoë avait exprimé « la volonté de la municipalité de dénoncer et de combattre toute forme de discrimination, de racisme et d'antisémitisme ». De son côté, le PCF, dans un communiqué, demande au ministère de l'Intérieur de dissoudre l'association, qu'il juge « raciste et xénophobe ».