Le ministère du Commerce vient d'achever l'élaboration d'un projet de cadre législatif pour le développement de la franchise en Algérie. C'est ce qu'a annoncé le directeur de la régulation au ministère du Commerce, M. Yahiaoui, lors de son intervention hier à la conférence- débat sur le développement du franchisage en Algérie. Ce projet de loi, en attendant son adoption, vient répondre aux doléances de plusieurs opérateurs économiques désireux de lancer des affaires de franchisage. Des affaires qui, de l'aveu même de M. Yahiaoui, se développent lentement en Algérie faute d'un cadre juridique adéquat. Le nouveau texte de loi, note le responsable, est adapté du code de déontologie européen. Une vingtaine d'enseignes étrangères sont actuellement représentées en Algérie à travers des contrats de franchise. Les professionnels versés dans cette pratique commerciale déplorent cependant des contraintes de différentes natures. Les droits d'entrée et le transfert des royalties exigés par les franchiseurs en contrepartie de l'exploitation de la marque viennent en tête des contraintes mises en avant par les professionnels. Les barrières environnementales, telles que l'accès au foncier, le manque de culture en technologie de la franchise et la libéralisation des baux commerciaux, sont également parmi les contraintes au développement de la franchise en Algérie. L'essor que connaît aujourd'hui cette pratique commerciale à travers le monde renseigne clairement sur les avantages que peut tirer un pays comme l'Algérie du développement de la franchise. Dans son intervention, Mohamed Bourenane, chef de division au département du secteur privé et micro-finance à la Banque africaine du développement (BAD), notera que près de 80% des start-up créées aujourd'hui dans le monde sont des franchises et 50% du commerce mondial de détail est franchisé. D'après les études faites par la BAD, la franchise, souligne-t-il, est le modèle d'affaires le moins risqué. Le taux d'échec est à peine de 5% dans les contrats de franchise. « En développant la franchise, l'Algérie pourrait créer 500 000 emplois dans les dix ans à venir », fait savoir le représentant de la BAD. Des pays africains comme l'Egypte, l'Afrique du Sud, le Maroc, la Tunisie, le Nigeria ont pu développer leur secteur privé grâce à la franchise. Cette dernière n'a pas concerné seulement des franchiseurs étrangers mais aussi des locaux. Plusieurs opérateurs économiques locaux peuvent créer leur propre réseau de franchisés en Algérie, a estimé M. Bourenane. C'est le cas justement pour le fabricant algérien des systèmes de fenêtres et fermetures pour le bâtiment BKL, qui a signé, hier en marge de la conférence-débat, un protocole d'accord avec la Banque extérieure d'Algérie (BEA) ayant pour objet le financement d'un réseau de PME franchisées sous le label DAR BKL.