Les autorités algériennes n'écartent pas la possibilité d'investir, à moyen et long termes, dans la construction de chaînes de centrales nucléaires pour produire de l'électricité. Une source proche du ministère de l'Energie et des Mines a révélé, hier, que les autorités algériennes ont officiellement sollicité l'aide, en septembre 2005, de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour étudier la faisabilité du projet. L'AIEA, ajoute la même source, a répondu favorablement à la demande formulée par l'Algérie durant la fin de l'année 2006. A ce propos, l'on précise que la réalisation de centrales nucléaires pour produire de l'énergie électronucléaire dépendra surtout des recommandations devant être consignées dans la planification énergétique sur laquelle planche l'AIEA pour le compte de l'Algérie. Des experts du ministère de l'Energie et des Mines expliquent, en effet, que c'est à l'issue de cette « étude » que les autorités sauront à partir de quel moment il sera davantage plus intéressant et, surtout, rentable d'un point de vue économique, pour se lancer dans la production d'énergie électronucléaire ou de faire appel à la technologie nucléaire pour le dessalement d'eau mer. La même source a indiqué que l'on devrait en savoir un peu plus sur ce que devrait être « le système énergétique de l'Algérie » durant l'année 2008. A l'instar de nombreux pays de la planète, l'Algérie s'est fortement souciée aussi de trouver une alternative aux énergies fossiles dont on ne cesse d'annoncer l'épuisement proche. La hantise de l'après-pétrole l'a d'ailleurs conduite à se doter de deux réacteurs nucléaires expérimentaux, l'un se trouvant à Alger (Draria) et l'autre à Aïn Ouessara (Birine). Deux réacteurs régulièrement inspectés par les experts de l'AIEA. L'initiative a ainsi permis à l'Algérie de se familiariser avec la technologie nucléaire et, par la suite, de mettre au point des applications qui ont beaucoup profité à la recherche, à l'agriculture et à la médecine. Nucléaire en Afrique, l'Algérie un pays locomotive Aujourd'hui l'Algérie peut être considérée -avec l'Afrique du Sud - comme un pays leader en Afrique dans le domaine du nucléaire. Au regard des bienfaits du nucléaire sur le développement, le cercle des nations africaines dotées de la technologie nucléaire devrait bientôt s'élargir puisque l'Egypte, le Maroc et la Libye ont officiellement entrepris des démarches auprès de fournisseurs européens pour se doter de centrales nucléaires afin de faire face à leurs immenses besoins en énergie électrique. A ce propos, il n'est pas faux de dire que la conférence régionale sur la contribution de l'énergie nucléaire à la paix et au développement, dont les travaux s'ouvriront demain à Alger, sous la présidence de Abdelaziz Bouteflika, et à laquelle participeront le patron de l'AIEA, Mohamed El Baradeï, et près d'une cinquantaine de représentants de pays membres de l'Union africaine (UA), a pour objectif de faire prendre conscience aux pays du continent de l'utilité du nucléaire. Soit remettre à l'ordre du jour ce secteur. Il s'agira aussi à travers ce rendez-vous - qui aura à se pencher sur un projet de résolutions relatif au nucléaire qui sera soumis à la fin du mois, en Ethiopie, au sommet des chefs d'Etat de l'UA - de réitérer l'engagement de l'Afrique en faveur d'un usage pacifique du nucléaire. En ce sens, le secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a fait savoir, hier à Alger, dans un point de presse consacré à la présentation des grandes articulations de cette conférence que le continent africain reste fidèle à l'idéal de l'AIEA et adhère pleinement au principe de non-prolifération des armes nucléaires pour lequel il a souscrit dès 1964. Et à propos des craintes exprimées ici et là quant à l'usage qui pourrait être fait du nucléaire en Afrique, M. Lamamra a estimé nécessaire que les pays commencent à « exorciser les démons ».