Téhéran se déclare prêt à partager avec Alger son expérience dans la technologie nucléaire pacifique. «L'Algérie recèle un important réservoir d'énergie solaire et un gisement d'uranium non moins important», a souligné Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, à la fin de la journée d'inauguration de la 3e Semaine de l'énergie en Algérie. Cependant, le représentant du gouvernement a tenu à préciser que «la génération électrique à partir du nucléaire est une autre option qui fait partie des projections à long terme de l'Algérie en association avec d'autres besoins à usage civil». Le ministre a même affirmé que «l'Algérie veut utiliser le nucléaire civil pour produire de l'électricité en exploitant ses gisements d'uranium». En effet, l'Algérie dispose de gisements d'uranium «à long terme, nous projetons de produire de l'électricité à partir du nucléaire», a précisé M.Khelil qui a révélé que le projet se fera en partenariat avec des étrangers. Une façon de rassurer la communauté internationale que les intentions de l'Algérie sont loin de susciter des réticences, a contrario de la Corée du Nord et de l'Iran. Ce dernier vient de proposer, à l'Algérie, ses services pour développer ce secteur énergétique. Renvoi d'ascenseur oblige puisque Téhéran avait sollicité l'aide d'Alger pour intervenir dans le dossier l'ayant opposé au Conseil de sécurité. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré que l'Iran était prêt à faire profiter l'Algérie de son expérience dans le domaine nucléaire, lors d'une rencontre avec le ministre algérien de l'Energie, Chakib Khalil, a rapporté, mardi, la presse iranienne. «Nous sommes prêts à partager avec l'Algérie notre expérience dans plusieurs domaines dont la technologie nucléaire pacifique», a déclaré le président, selon le quotidien gouvernemental Iran. De son côté, Chakib Khelil a assuré son hôte que l'Algérie «est très intéressée par l'expérience iranienne dans divers domaines, en particulier pétrolier, gazier et énergie nucléaire» et d'ajouter «l'Algérie est prête à établir des relations avec l'Iran, basées sur les intérêts communs». Cependant, l'Iran n'est pas le seul à proposer ses services. «L'Union européenne va augmenter de 50% ses approvisionnements de gaz à partir de l'Algérie d'ici à 2010. Nous voulons établir un partenariat énergétique fort avec l'Algérie, non seulement dans les énergies fossiles, mais dans les nouvelles énergies. Il est nécessaire d'investir dans ce pays pour développer la production, la commercialisation et trouver de nouvelles énergies», a affirmé le commissaire européen à l'Energie. L'Algérie dispose actuellement d'une réserve d'uranium estimée à 30.000 tonnes. Cette réserve offre à l'Algérie la possibilité de diversifier ses sources énergiques en développant, notamment l'électronucléaire. Tout comme le pétrole et le charbon, l'uranium est une substance minérale et source d'énergie. Les lois qui lui sont appliquées en Algérie sont les mêmes que celles qui sont appliquées aux autres substances minérales contenues dans la nouvelle loi minière qui permet l'accessibilité à tous les opérateurs. L'Algérie possède deux réacteurs nucléaires expérimentaux: l'un de 3 mégawatts, réalisé en coopération avec l'Argentine à Draria, près d'Alger, l'autre installé à Aïn Oussera, près de Djelfa (270km au sud d'Alger), de 15 megawatts, et construit avec l'aide de la Chine. Ces réacteurs sont régulièrement inspectés par l'Agence internationale à l'énergie atomique (Aiea). L'Algérie, qui a signé le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), s'est également engagée, fin 2004, à signer le protocole additionnel à ce traité autorisant les inspections internationales inopinées dans les installations nucléaires. «L'Algérie poursuivra l'utilisation pacifique de l'énergie atomique, pour les recherches en agriculture, en médecine et tous les autres domaines de la recherche scientifique», avait affirmé le ministre des Affaires étrangères d'alors, Abdelaziz Belkhadem.