Les routes du quartier Sidi Lahcène III, sis à Baba Hacène, sont quasiment impraticables que ce soit pour la circulation des piétons ou celle des véhicules. Face aux mares d'eau et de la boue avant, pendant et après chaque averse, les habitants éprouvent de nombreuses difficultés pour quitter ce bourbier. « Une famille entière, témoigne Mohammed, un habitant de ce quartier, à bord d'une Renault Clio, s'est engouffrée dans la boue pendant les fêtes de l'Aïd. Ce n'est que grâce à notre intervention que nous avons pu faire sortir ce véhicule. » Il ajoute que les habitants ne peuvent s'aventurer à l'extérieur sans changer de tenue une fois de retour et que les potaches sont à leur tour pénalisés par cette pénible situation. En plus des difficultés qu'ils rencontrent pour rallier l'école, ceux-ci sont obligés de quitter l'école à midi pour se changer. La présence d'un puits sur le trajet des écoliers constitue un véritable danger. Le problème, exposé aux élus locaux, selon notre interlocuteur, n'a pas trouvé d'oreilles attentives. Le remorquage des véhicules engouffrés dans la boue est devenu légion à Baba Hacène. Les prix varient selon la situation et l'emplacement et peuvent atteindre les 1000 DA, affirme un habitant. Les engins de remorquage, de travaux publics, les citernes d'eau et les camions de gros tonnage ont squatté la nouvelle station des bus abandonnés pour on ne sait quelles raisons. Ils guettent « leurs parois » à la tombée de chaque averse. Mohammed, avec qui nous avons entamé, hier, une randonnée, reconnaîtra que l'ancien P/APC « Allah yerrahmou » avait fait convenablement son travail. « C'est au cours du mandat d'El Hadj (l'ex-P/APC, ndlr) que la viabilisation de notre quartier a été réalisée avec avaloirs et éclairage public. C'est également lui qui a fait tout son possible pour nous faciliter la tâche pour le raccordement en eau, en électricité et en gaz de ville. Même pour le bitumage de notre quartier, les travaux allaient démarrer du temps de l'ex-maire avec un apport financier de 10 000 DA pour chaque résident, mais l'opération s'est arrêtée après son décès », témoigne notre accompagnateur. Cet avis est partagé par la majorité des habitants rencontrés qui ont dénoncé le mutisme de l'actuelle équipe dirigeante face à leurs doléances. Les habitants ont expliqué que l'ensemble des élus est resté, de tout temps, insensible aux cris de détresse. « Si les autorités locales n'ont pas suffisamment de moyens financiers pour lancer les travaux de bitumage dans notre quartier, pourquoi ont-ils goudronné, une seconde fois, des quartiers huppés, dont la chaussée ressemble à un véritable tapis, tels le centre-ville, le quartier El Wiam, la rue Saïd Achouche ou encore la rue Ali Azouri ? », s'interrogent les citoyens. Ces derniers affirment que le P/APC leur a promis de prendre en charge leurs doléances au cours de la campagne de nettoyage effectuée au lendemain de l'investiture de l'actuel wali. « Tout le monde sait que la priorité doit être donnée au quartier de Sidi Lahcène III, mais la volonté et le laisser-aller des autorités locales en ont décidé autrement. Nous nous déplaçons trois fois par mois à la mairie afin d'interpeller les autorités locales mais aucun élu ne veut assumer ses responsabilités », se désolent nos vis-à-vis qui interpellent les plus hautes autorités de la wilaya afin de diligenter une commission d'enquête au niveau de l'APC.