C'est le cas des familles Nekaâ, Kab et Berouane, de la circonscription d'El Harrach (Alger), qui n'avaient trouvé comme logis habitable qu'une cave en 3e niveau et sont, en conséquence, exposées à un réel danger. Un calvaire qui dure depuis des décennies. « Nous vivons dans des conditions infernales, privées de soleil et en proie à diverses maladies respiratoires, de l'œil et de l'anémie. L'habitation est très précaire », éclate Mme Sedika Kab, mère de trois petites filles âgées de 5, 8 et 11 ans. Cette semaine seulement, l'égout de cette cave a éclaté. Les trois familles, dont de petits enfants, pataugent dans des eaux usées. Elles ont interpellé l'APC d'El Harrach, sans succès. Pourtant, un arrêté du P/APC d'El Harrach signé en date du ... 24 mai 1998, interdisait l'occupation de cette cave. La décision stipula, en conséquence, l'évacuation de toutes les habitations situées dans les rues 17 Hamid Fehas, Hamidou Saâda, Mohamed Lahcène, Bouamama, Ahmed Aoun, Malika Kaïd, El Djazaïr, et Molière où résident, exactement, les trois familles. Le hic, avouent ces dernières, c'est que toutes les familles des rues citées ont été relogées, hormis les trois familles de la rue Molière. Dossiers à l'appui, les familles ont même à leur possession une décision d'un huissier de justice qui confirme l'arrêté de l'APC d'El Harrach. Parmi ces femmes damnées se trouve Nekaâ Malika, une fille de chahid, et dont la requête a reçu un écho auprès de la présidence de la République en lui répondant en date du 14 août 2000. Selon la missive de la présidence de la République, le dossier du relogement de la concernée a été transféré à la wilaya d'Alger sous le numéro 9992. En dépit de cette réponse officielle et de l'intervention de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEM), la dame végète à ce jour dans sa cave avec ses trois filles. « A la wilaya, on m'avait orientée vers la circonscription d'El Harrach. Et là, on m'avait demandé de patienter puisque mon dossier avait été classé », avoue Mme Nekaâ, qui, après plusieurs va-et-vient entre les administrations, décida de laisser tomber et perdit tout espoir. Le P/APC d'El Harrach est interpellé pour prendre en charge ces trois familles, menacées dans leur santé et leur vie.