Les élus à l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Béjaïa se plaignent du manque d'égards que leur réserve l'administration. Ils ne ratent aucune occasion pour en faire part à la presse et dire toute la difficulté qui colle au métier d'élu, notamment depuis que de nouveaux textes sont venus grignoter sur ses prérogatives. Ainsi, en début de semaine, c'est le président de l'assemblée lui-même qui a jugé bon de porter à l'opinion publique qu'une transmission tardive de dossiers a imposé le report d'une session devant être consacrée, entre autres, à l'étude des secteurs du logement et des travaux publics. Deux secteurs marqués par des retards de réalisation et qui, à eux seuls, peuvent renseigner sur la cadence pour le moins poussive du développement dans la wilaya à l'heure où des budgets décrits comme colossaux sont injectés dans les circuits de l'investissement public. L'incident, l'énième dans le genre, n'a pas l'air, cela dit, d'augurer d'une riposte quelconque des élus. Du moins pas de celles que la composante de la même assemblée a pu opposer durant les anciens mandats. « Nous allons d'abord engager la concertation avec les chefs de groupes politiques composant l'APW, puis on verra », se contentera de dire M. Bettache, le premier responsable de l'assemblée. Des chefs de groupe qui, d'un commun accord, avaient décidé la veille du report de la session sans donc juger opportun de traiter, par la même occasion, la question de rebondir ou non sur le cas et d'élever une protestation franche auprès du wali. Les relations souvent marquées par des hiatus entre les membres de l'exécutif de wilaya et les élus ne sont donc pas, comme on le voit pour le calendrier des sessions, sans conséquences sur le fonctionnement de l'APW et, partant, de la wilaya. Une situation par plusieurs occasions, soumise à d'âpres et vains débats finalement au niveau de la plénière. Face à des élus dont certains donnent l'air de découvrir que l'assemblée n'est qu'un organe délibérant sans aucune prérogative d'exécution, des responsables de l'exécutif de wilaya semblent bien tirer profit du rôle commode de commis n'ayant de compte à rendre qu'à leur hiérarchie. Comme quoi l'on a beau dire et répéter, la place de l'élu et sa mission restent à définir et à baliser sinon l'on est bien en droit de se demander finalement à quoi sert une APW.