La dernière session de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) est la preuve d'un fait : les élus ne sont là que pour faire de la figuration. Mais ce qui est étonnant, c'est qu'ils s'y complaisent et ils le font savoir bruyamment. Les élus se réunissent durant des sessions qu'ils expédient au quart de tour sans prendre le soin d'étudier à fond les dossiers de l'heure. Mais le peuvent-ils réellement, eux qui affirment ne pas être des techniciens ? le soin de ficeler des dossiers revient aux technocrates de l'exécutif de wilaya. Des questions de moindre importance ne touchent-elles pas des intérêts qui se sont constitués, et qui sont traités ? Mais ont-elles un grand impact sur le vécu des Algérois qui n'y prêtent pas grande attention ? L'Algérois a d'autres problèmes à régler pour suivre les discussions d'une assemblée aphone. Des journées d'étude sur les questions liées à l'environnement et à l'urbanisme sont « programmées » par des élus, mais aucun n'y a participé ni même entendu parlé. Un élu avait pris la peine de dire qu'il fallait faire participer ses collègues aux grand projets qui touchent la capitale (le réaménagement de la baie d'Alger). La réponse d'un directeur de wilaya a été évasive et il promettra que les élus de l'assemblée prendront part à ce projet, qui est toujours au stade de projet. Ce directeur prendra-t-il en compte cette proposition en faisant participer des élus dont la compétence n'a jamais été prouvée ? Même « l'opposition » de l'assemblée a adopté la politique de la chaise vide, préférant ne pas affronter Goliath, l'administration et ceux parmi les élus qui ont un fil à la patte : Apw, chambre d'enregistrement ? L'assemblée, qui ne se réunit jamais dans ses locaux mais dans la salle de réunions de l'ex-CPVA, l'est à coup sûr, sauf que ce qui semble la distinguer ( pas tellement là encore) des autres assemblées, c'est le peu d'égards par rapport au temps. « Flexibilité et peu d'égards à cette donnée rare » semble la règle chez des élus occupés ailleurs, et qui ne sont là que pour discuter de quelques questions entre militants. Faut-il dissoudre une assemblée budgétivore qui n'est là que pour faire du surplace, alors que l'Etat a besoin d'institutions fortes ? Les contribuables n'y rouveront pas à redire.