La Coordination nationale des lycées techniques et technicums (CNLTT) revient sur la scène, réitérant sa détermination pour la sauvegarde d'« un pan important de l'éducation nationale ». « Nous refusons de cautionner une dérive qui tue l'enseignement technique, un pan vital de l'éducation et un levier efficace pour l'économie de notre jeune nation », déclare la CNLTT, en annonçant une journée de protestation avec arrêt de cours, prévue mardi 16 janvier. Deux revendications déjà exprimées lors de sorties précédentes seront remises sur le tapis : « Primo, abandon du plan de démantèlement des lycées techniques et technicums, mesure assortie du maintien en place des équipes pédagogiques et du patrimoine. Secundo, ouverture du dialogue sur des perspectives pour un enseignement technologique et technique rénové et de qualité. » Pour rappel, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, avait décidé de transférer l'enseignement technique secondaire vers le secteur de la formation professionnelle. Un choix jugé « irréfléchi », pour reprendre l'avis des professionnels et spécialistes. La CNLTT, qui ne se qualifie pas de syndicat mais d'« espace de solidarité et de lutte », tenant à « sensibiliser » l'opinion publique et les parents, s'explique : « Le ministère de l'Education nationale a progressivement mis en place une opération de démantèlement des lycées techniques, une réduction de 50% des filières, un sureffectif de 80% des professeurs, un changement unilatéral de tutelle. Toutes ces mesures ont été prises sans consultation des syndicats de l'Education. Les enseignants du technique ont été écartés de toute consultation et les institutions parlementaires ont été ignorées. » Il faut savoir qu'une restructuration de l'enseignement technique, issue de la réforme du système éducatif, a débouché sur la suppression de la moitié des filières technologiques, à savoir l'électronique, l'électrotechnique, la fabrication mécanique, le BTP et les techniques comptables. Une « hécatombe », commentera un polytechnicien, ancien élève du lycée technique du Ruisseau, actuellement cadre dirigeant dans une grosse entreprise publique. Fleuron de l'éducation nationale, l'enseignement secondaire technique a toujours été la « rampe » de lancement vers de prestigieuses écoles, à savoir l'Enita, Enp, Usthb, Usto. C'est pour garder cet acquis, chèrement construit depuis 1962, que le CNLTT va solliciter une audience au ministre. « Nous allons dire au ministre que l'Algérie ira doit à l'échec si les lycées techniques disparaissent. Nous allons également expliquer le fait que l'on pourra jamais instituer le LMD professionnel si celui-ci ne repose pas sur une base solide. Autrement dit, laisser en état, voire renforcer, la structure du lycée technique », soutiennent les animateurs du CNLTT.