La suppression de la moitié des filières techniques (électronique, électrotechnique, fabrication mécanique, chimie, bâtiment et travaux publics et techniques comptables) continue de susciter l'indignation de la Coordination nationale des lycées techniques et technicums (CNLTT) qui dénonce une nouvelle fois le démantèlement de l'enseignement technique entamé par le ministère de l'Education nationale en 2004. Réuni le 7 juillet dernier à Alger, et après avoir pris connaissance de la carte scolaire 2008-2009, la CNLTT dit constater avec « amertume » que le ministère de l'Education nationale « ne veut rien entendre et continue droit dans ses bottes la réalisation de son plan machiavélique d'enterrement à jamais de l'enseignement secondaire technique ». Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, cette coordination estime que le département de Benbouzid « continue obstinément l'exécution de son plan de démantèlement de l'enseignement technique algérien, tout en ignorant sciemment les propositions de la Commission nationale de réforme du système éducatif concernant l'enseignement technique et professionnel ». La CNLTT est persuadée que dès septembre prochain le ministère de l'Education nationale « entamera la généralisation de la ‘pseudo filière' technique mathématique et la dissolution des équipes pédagogiques en dispersant les enseignants du technique à travers les lycées d'enseignement général, dans le but inavoué de camoufler le sureffectif d'enseignants du technique, mettant dès lors les enseignants et l'opinion publique devant le fait accompli ». Elle dit cependant « ne pas se résigner devant la liquidation d'un pan entier de notre système éducatif historiquement constitué, ni passer sous silence l'abandon et le bradage du patrimoine matériel et immobilier des lycées techniques, ni admettre que la dignité des enseignants du technique soit bafouée », ajoutant qu'elle refuse « toute démarche qui compromettrait l'avenir de nos futures générations et celui de notre pays ». La CNLTT réitère de ce fait son attachement à sa plateforme de revendications, à savoir l'abandon du plan de démantèlement des lycées techniques et technicums, le maintien en place des équipes pédagogiques et du patrimoine matériel et l'ouverture du dialogue sur des perspectives pour un enseignement technologique et technique rénové et de qualité.