Sentence de Khomeyni, secrets de Rome et Salman Rushdie est un livre qui vient de paraître chez les Editions Dar El Gharb. Un livre bien documenté qui risque de susciter la polémique. Une autre, encore. L'auteur, Ahmed Benmalek, enseignant de son état, ne prétend pas vouloir répondre aux Versets sataniques de Salman Rushdie publié en 1989 à Paris. « Un livre diffamatoire qui a fait énormément de mal en touchant la foi et la croyance de plus d'un milliard de musulmans » mais, sûr de ses informations et de son travail d'investigation, il affirme détenir des vérités que d'aucuns, par ignorance ou autres considérations, n'ont pu apporter à l'adresse des lecteurs du monde arabe, en particulier. Fetwa, et moi... « J'ai rédigé cet ouvrage mû par ma seule conviction qui consiste à mettre en lumière le fait qu'il existe une conspiration inexorable contre les grands dirigeants du monde islamique et l'élimination de ses grands leaders et leur remplacement par des gouvernants corrompus, à la solde des forces occultes dans le but d'asservir les peules arabes et musulmans », selon l'écrivain, qui nous a rendu visite à notre rédaction régionale. Les Versets sataniques « qui a valu à son auteur une fetwa de Khomeyni n'est que la partie visible d'un complot ourdi contre la nation musulmane par des forces pernicieuses et nihilistes ». L'auteur n'y va pas par quatre chemins pour pointer un doigt accusateur vers les sionistes. Et d'évoquer l'édition du Sunday Telegraph du 17 décembre 1978 qui relate, selon M. Benmalek « le véritable danger qui guette l'Occident et ses alliés, ce sont les musulmans, et le plus grand danger est celui de ne pas intervenir militairement et sérieusement pour contrecarrer la progression de l'islamisme (...) ». Et de rappeler les attaques militaires contre la Libye, le Soudan, l'Afghanistan, l'Irak, l'assassinat d'Ahmed Yassine, la tentative d'assassinat de Khaled Mechaâl, président du bureau politique du Hamas. « C'est un grand mensonge que de faire croire qu'on veut s'attaquer au terrorisme ou aux islamistes radicalistes pour préserver et encourager la démocratie. Ce n'est qu'un prétexte monstrueux pour détruire nos convictions et assujettir les musulmans à leurs visées machiavéliques. » Les différentes explications et autres conjectures contenues dans le livre méritent un débat démuni de toute passion ou subjectivisme. Le mieux aurait été que l'auteur présente des faits sans implication subjective et les laisser à l'appréciation des intellectuels, politiciens et hommes de la religion. Subjectivité intellectuelle En s'attaquant haineusement à l'Occident, sans distinction de parties, Ahmed Benmalek -sans le vouloir- tombe dans l'invective et l'agression généralisées, quoique verbalement, il déclare pudiquement que son « objectif n'est que de susciter le débat ». Encore faudrait-il le faire sans passion. L'ouvrage mérite quand même d'être lu ne serait-ce que pour l'intérêt d'un Algérien qui n'est pas resté insensible à un livre Les Versets sataniques qui au lieu d'une fetwa, devait être « contré » par une réflexion et un travail intellectuel...