La prestigieuse salle Atlas est en train de se donner un nouveau look. L'opération restauration avance à pas comptés depuis trois années, sinon plus. Le quidam qui longe ses abords remarque le chantier et l'échafaudage sur lequel des ouvriers s'affairent à revêtir les parois extérieures de l'ouvrage avec des pièces de marbre de 20 cm2 à la couleur monochrome, rappelant à la ménagère sa blanchisserie qu'est « beït essaboun ». Une façade qui offre au regard une inesthétique criante et révèle, au demeurant, l'absence de la perception du beau et de la vive intelligence. Autrement dit, « plus de faits et moins d'art », pour citer William Shakespeare. Dans les sixties, à quelques semaines du Festival panafricain, rappelons-nous du branle-bas de combat entourant la bâtisse qui a fait l'objet d'une restauration expéditive altérant son aspect originel. Résultat des courses ? Suppression de balcons, disparition de la statue en bronze portant un globe et déstructuration de l'intérieur avec une façade que nos bien-pensants ont recouvert de hideux claustras. Près de quarante années après, la salle est sens dessus dessous dans un chantier qui bat son plein. Selon des sources concordantes, l'enveloppe mobilisée à cette opération polarise autour de trois à quatre fois le budget affecté à la salle El Mougar lorsque celle-ci a été reliftée, il y a quelques années. Quelques modules à peine ont été achevés en attendant de lambrisser l'intérieur avant de livrer aux artistes l'ex-Majestic dont la scène était autrefois foulée par les figures artistiques, tels Myriam Makeba, Charles Aznavour, Georges Moustaki… Malgré les virées de la ministre de la Culture pour s'enquérir du taux d'avancement des travaux et « fouetter » certainement le maître de l'œuvre et les responsables de l'Onci concernant la livraison de la salle, la date de son inauguration est reportée aux calendes grecques. Pourquoi se presser, susurre mon ami Kamel, a fortiori la manifestation Alger, capitale de la culture arabe s'étale sur douze mois et le premier spectacle coïncidera sans nul doute avec un des spectacles organisés dans ce cadre culturel.