La gare routière de Tizi Ouzou est devenue un véritable bourbier. Les travaux d'entretien qui y sont engagés ne sont que des opérations de charme. Le revêtement des quais, en cours de réalisation, demeure un rafistolage qui ne pourra en aucun cas venir à bout de la confusion qui règne sur les lieux. Les 400 bus qui transitent par cette structure, effectuant 1030 départs par jour dont 245 sur Alger, évoluent dans un climat d'anarchie. L'organisme étant dépourvu d'une zone d'attente, les chauffeurs de bus sont contraints de trouver un lieu de stationnement à travers les artères de la ville avec tous les risques y afférents. « Les bus stationnés dans les endroits non sécurisés deviennent la cible des voleurs. Lorsque nous stationnons dans des lieux sûrs, c'est la police qui nous traque », regrette un transporteur. L'accès aux quais est une autre galère pour les transporteurs. Des interminables embouteillages empêchent la fluidité de la circulation à l'intérieur de la gare. En revanche, un sentiment de colère se développe chez les transporteurs qui, pourtant, tentent de garantir un meilleur service aux voyageurs. Pour rappel, les propriétaires de bus paient des droits d'accès de 1050 DA/mois pour lignes intérieures et 2100 DA/mois pour les lignes interwilayas. Cette anarchie s'est accentuée ces dernières semaines avec le lancement des travaux de bitumage des quais de la gare. L'entreprise en charge de ces travaux a décapé l'ancienne plate-forme, et a mis du temps pour achever les travaux. Ceci a fait que les pluies du mois de décembre ont provoqué d'énormes inondations à l'intérieur de la gare, car les eaux ont afflué des hauteurs de la ville et ont provoqué des crues de boue dans l'enceinte de la gare. Pis encore, tel qu'elle a été faite, la mince couche du bitume posée la veille s'est délabrée le lendemain. Elle n'a pas résisté aux manœuvres des bus. Pour les 30 000 passagers qui y passent quotidiennement, la situation n'inspire que le mépris.