Les éditions françaises, Hatier, Grasset et Anne Carrière, sont victimes de contrefaçon en Algérie. Des libraires, ceux du centre du pays notamment, proposent à la vente des ouvrages et des livres piratés, de piètre qualité et à moitié prix. Il en est ainsi des Le nouveau Bescherelle des éditions Hatier, Le pèlerin de compostelle de Paulo Coelho des éditions Anne Carrière, ainsi que de Les funérailles de la grande mémé de Gabriel Garcia Marquez des éditions Grasset. Signalés également à Constantine, où les agents de contrôle de l'ONDA ont pu mettre la main sur quelques spécimens exposés en pleine vitrine chez des libraires du centre-ville. Une enquête est actuellement en cours à l'échelle nationale pour essayer de remonter le réseau des contrefacteurs et ses multiples ramifications. Cette situation dénote l'ampleur que prend la contrefaçon en Algérie, surtout en matière d'édition de livres, un domaine qui, il faut le signaler, manque effectivement d'un cadrage juridique apte à le revigorer, à y mettre de l'ordre, mais qui cependant dicte la nécessité de (re)formuler une stratégie concertée qui implique les professionnels et les différentes institutions. La promotion du livre reste donc pendante de la volonté des pouvoirs publics de garantir une protection sérieuse du livre et de rassurer les professionnels par la levée des impositions et taxations absurdes en matière d'importation qui pénalisent surtout et en définitive les lecteurs. Les éditeurs, conscients de la chose, tentent de remédier comme ils le peuvent à cette déplorable situation ; IÒls s'echignent à trouver le moyen qui puisse leur permettre de proposer des livres à des prix raisonnables, la bonne équation qui cependant reste impossible à réaliser. Le livre et tant qu'il est affiché aux prix actuels, risque de s'éterniser en vitrine sans trouver acquéreur et c'est ce qui conforte certains, qui, appâtés par le gain facile, procèdent à l'écoulement de grandes quantités de livres contrefaits, car cédés à moitié prix. Enfin, pour éclairer sur les non-dits et les zones d'ombre, il reste à ce propos une question bien pertinente à poser : où et comment tourner les pages bien remplies du livre noir de la contrefaçon ?