Dans un environnement économique en constante mutation et marqué par une compétition accrue, Algérie Poste s'est engagée à devenir une entreprise commerciale de premier plan, offrant des prestations de qualité aux clients et en s'engageant résolument sur les moyens offerts par les TIC. Tel est le message délivré, hier, par Ghania Houadria, directrice générale d'Algérie Poste, à l'occasion du 5e anniversaire de la création de l'entreprise au complexe de Birtouta, en présence de Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. L'opérateur postal est passé de 2000 à 12 000 visus (95% des bureaux de poste sont informatisés). 9 centres de tri, 4 centres de traitement des colis postaux et 6 centres régionaux des chèques postaux. Le trafic postal est constitué de 9,1 millions de CCP, soit un ratio de 22 CCP pour 100 habitants, 900 000 opérations CCP/jour et plus de 6 millions d'appels/an du serveur vocal 15/30. Algérie Poste gère aussi 3,6 millions de comptes Cnep, soit 3 millions d'opérations Cnep par an et 30 millions de mandats/an (émission et paiement). L'entreprise manipule 16 000 milliards de dinars de fonds par an et se présente ainsi comme « la première institution financière du pays ». Le ministre, qui a répété cette phrase de façon récurrente tout au long de son point de presse, n'a pas exclu d'ailleurs qu'elle puisse être « érigée à terme en banque postale ». Elle traite également 400 millions d'objets pour le trafic courrier et colis par an. Son chiffre d'affaires est en hausse : il est passé de 11,2 milliards de dinars (2003) à 27,2 milliards de dinars (2006). Les grands opérateurs internationaux de l'express à l'export et à l'import sont DHL qui a lancé son activité en 1994 et UPS en 2000. Ces principaux acteurs ont conquis une part importante du marché. Pour redynamiser l'activité de EMS, une stratégie a été arrêtée en mi-juillet 2004 et qui consiste principalement à consolider la position d'Algérie Poste sur les segments porteurs et de privilégier ensuite une alliance stratégique. En attendant, un important accord a été signé en juin 2006 entre Algérie Poste et le groupe français La Poste relatif à la modernisation des transferts électroniques des fonds, la mise en place d'une stratégie d'ingénierie marketing et commerciale, l'interconnection des systèmes de courrier hybride entre les deux pays ainsi que le renforcement de la coopération dans le traitement du courrier et du colis. Dans le but de valoriser son image de marque, Algérie Poste a prévu un nouveau siège pour sa direction générale, qui sera situé dans la zone d'affaires de Bab Ezzouar. L'achèvement de cette bâtisse est prévu dans 24 mois. Algérie Poste a injecté en 2003 pas moins de 190 millions de dinars pour la rénovation de ses infrastructures. 1200 bureaux postaux (36% du réseau actuel) ont été réhabilités. Le ministre a par ailleurs affirmé qu'en 2007, les citoyens adopteront graduellement la monétique. « Vous avez remarqué qu'on a diminué l'utilisation des billets et nous veillerons à ce que chaque citoyen possède sa carte. Nous avons installé des TPE (terminaux de paiement électronique) pour certains commerçants comme opération pilote à Alger et cette opération sera généralisée sur l'ensemble du territoire national », a-t-il expliqué. Il poursuivra : « Nous mettrons une ligne rouge à tous ceux qui voudront verser dans les malversations à l'intérieur des postes ou à l'extérieur. Grâce au travail immense d'Algérie Télécom, on a mis un réseau de fibre optique et de VSAT pour relier tous les établissements financiers (les banques, le Trésor public et la poste) pour permettre aux citoyens d'encaisser un chèque de n'importe quelle banque dans le cadre de la télécompensation interbancaire qui est entrée en vigueur depuis le 15 mai 2006. La modernisation du système de paiement de masse permettra aussi une traçabilité des opérations : on saura tout ce qui rentre et sort de manière précise et on contrôlera d'une manière indirecte les opérations financières. » L'entreprise compte actuellement 25 626 employés alors qu'en 2000, elle avait à peine 20 000. Ceci accrédite la thèse selon laquelle les réformes du secteur ont multiplié le nombre des travailleurs et augmenté le pouvoir d'achat des employés. A titre d'exemple, le salaire moyen était de 23 717 DA en 2003, il est passé en 2004 à 32 340 DA et en 2005, il était de l'ordre de 38 636 DA et en 2006, il a atteint 41 256 DA. Le défi qui se pose est de répondre aux besoins de la clientèle en explorant de nouveaux marchés et en développant de nouveaux services générateurs de revenus.